
Dans un nouveau rapport intitulé Le prix de la dignité, Oxfam présente des analyses récentes indiquant qu’entre 6 et 8 % de la population mondiale pourrait basculer dans la pauvreté, ce alors que les gouvernements mettent à l’arrêt des économies entières afin de maîtriser la propagation du virus. Cela pourrait constituer à l’échelle mondiale un recul de dix ans dans la lutte contre la pauvreté, et un recul de 30 ans dans certaines régions comme en Afrique sub-saharienne, au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord, alerte l’ONG, qui poursuit : « Plus de la moitié de la population mondiale pourrait désormais vivre sous le seuil de pauvreté à la suite de la pandémie. »
(...) les femmes, en première ligne de la mobilisation face au virus, sont susceptibles d’être les plus durement touchées financièrement », indique encore Oxfam dans son communiqué.
L’ONG propose donc un « plan de sauvetage pour tou.te.s », avec notamment distribution de subventions en espèces aux plus pauvres, annulation de la dette des pays en développement, taxation des bénéfices extraordinaires et des plus grandes fortunes, etc.
Ce plan est destiné à interpeller les décideurs, alors que la semaine prochaine se tiendront plusieurs réunions : celle des ministres des Finances du G20 le 15 avril, et plusieurs discussions entre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international du 17 au le 19 avril.
Sur le site d’Oxfam :
Un « plan de sauvetage pour tou.te.s » face à la crise du coronavirus
Oxfam appelle un « plan de sauvetage pour tou.te.s » qui repose sur 6 mesures prioritaires pour lutter contre les ravages économiques de la crise du coronavirus et rebâtir un monde plus égalitaire :
1- Accorder des subventions en espèces à tous ceux et toutes celles qui en ont besoin, notamment dans les pays pauvres et pour les personnes qui ont perdu leur revenu.
2- Soutenir en priorité les petites entreprises et conditionner les aides aux grandes entreprises à des mesures visant à protéger les plus vulnérables et à investir dans la transition écologique.
3- L’annulation immédiate du remboursement de la dette des pays en développement due en 2020 à hauteur de 1 000 milliards de dollars. Avec une annulation du remboursement de sa dette extérieure en 2020, le Ghana pourrait fournir 20 dollars par mois à chacun des 16 millions d’enfants, de personnes handicapées et de personnes âgées du pays pendant six mois.
4- La création de réserves internationales d’au moins 1 000 milliards de dollars, connues sous le nom de droits de tirage spéciaux ou encore « création monétaire », afin d’augmenter considérablement les fonds disponibles pour les pays. En Éthiopie, cela représenterait pour le gouvernement 630 millions de dollars supplémentaires, assez pour augmenter les dépenses de santé publique de 45 %.
5- L’augmentation de l’aide publique au développement des pays donateurs dès maintenant, au moins à hauteur de l’engagement de 0,7 % du RNB.
6- Instituer des impôts de solidarité d’urgence en taxant les bénéfices extraordinaires, les plus grandes fortunes, les produits financiers spéculatifs et les activités ayant un impact négatif sur l’environnement. (...)