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Un livre clair pour saisir tous les enjeux de la COP 21
Article mis en ligne le 6 juin 2015
dernière modification le 1er juin 2015

Dans Climat. 30 questions pour comprendre la conférence de Paris, Pascal Canfin et Peter Staime démêlent les fils multiples de la COP 21 et de ses enjeux avec un livre concis, clair, pédagogique. Dynamique fondatrice ou coquille vide, y’aura-t-il un avant et un après Paris ?

L’agitation est palpable. A un peu plus de six mois de sa tenue à Paris, la conférence sur le climat – surnommée COP 21 parce qu’elle est la 21e du genre organisée sous l’égide de l’ONU – commence à imposer sa marque. Ainsi voit-on le chef de l’Etat, François Hollande – ou le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius - courir le monde et jouer les VRP internationaux, un jour à Pékin, le lendemain à Berlin ou à Rio, en brandissant l’étendard de la COP 21 comme si, de son issue, dépendait l’avenir à court terme de la planète.
Saisir les enjeux, comprendre la conférence

L’affaire est plus compliquée et c’est le grand mérite de Pascal Canfin – l’une des têtes les mieux faites parmi les écologistes « politiques » - et Peter Staime – fin connaisseur du dossier climat – d’en démêler les fils multiples dans un livre concis, clair, pédagogique. Et bon marché !

L’ouvrage qu’ils cosignent est fait en quelque sorte de courtes fiches cuisine ordonnées autour de quatre thématiques : les enjeux de la conférence de Paris à partir de quelques questions de base (qui émet des gaz à effet de serre ? quel en est l’impact sur le climat ?…) ; les acteurs de la COP 21 (essentiellement les Etats) et leur position respective ; les grandes lignes de ce que serait un accord sur le climat « juste et équitable » à Paris ; enfin, une partie fourre-tout où il est question de gros sous (ça coûte combien de lutter contre le changement climatique ?), de technologies (peut-elle nous sauver ?) et du rôle des entreprises (peut-on leur faire confiance ?) et de la finance (comment la mobiliser ?).

Plusieurs chapitres viennent en complément dont l’un propose douze mesures « pour faire de Paris un succès » (la décroissance n’est pas au menu) tandis qu’un autre constitue un guide pratique à l’usage de ceux qui souhaitent participer à la conférence de Paris – n’y manque que le plan du métro pour se rendre à la conférence et des adresses d’hôtels ! (...)

C’est d’ailleurs l’un des principaux mérites du livre de ne pas hésiter à appeler un chat un chat et d’épingler les Etats qui ont intérêt à voir échouer la conférence de Paris : le Canada et la Russie qui « regardent avec gourmandise la fonte de glace en Arctique pour ouvrir de nouvelles routes commerciales [et] explorer l’immense réservoir de pétrole et de gaz des régions polaires », mais également la Norvège, la vertueuse Norvège qui « développe des partenariats avec la Chine pour exploiter les ressources potentielles de l’Arctique », l’Australie, l’un des principaux pays exportateurs de charbon, les pays producteurs de pétrole… Cela fait beaucoup de monde. Etonnamment, sur le banc des accusés, les compagnies pétrolières et minières n’occupent qu’un strapontin. Leur responsabilité est pourtant énorme.

La difficulté du défi à relever, la multiplicité des acteurs en présence, l’ampleur des intérêts - notamment financiers – en jeu font que si la conférence de Paris doit être un succès, ce ne pourra être qu’un succès partiel. Il y aura peut-être un avant Paris et un après Paris mais tout sera affaire d’interprétation et de mise en œuvre. (...)