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Un livre pour sortir de la « cage de fer du capitalisme »
Article mis en ligne le 22 juillet 2015
dernière modification le 20 juillet 2015

« Dans quel monde vivons-nous ? Quelles forces dominent et caractérisent le présent ? Et dans quelle(s) direction(s) nous poussent-elles ? » Voilà les questions auxquelles tente de répondre Aurélien Berlan dans La fabrique des derniers hommes. En relisant des maîtres du XIXe siècle, il nous propose un « diagnostic du présent » nécessaire selon lui pour sortir de la « cage de fer du capitalisme ».

Vous voulez changer le monde ? Louable intention. Mais essayez d’abord de le comprendre afin de ne pas vous tromper de cible. Tel est le message que nous adresse Aurélien Berlan dans son livre « La fabrique des derniers hommes ». Le titre, aguicheur, laisse imaginer une bonne vieille dystopie à la Terminus radieux, Soleil Vert ou 1984. En réalité, il s’agit d’une thèse de philosophie transformée en un dense ouvrage de 330 pages quelque peu arides pour qui n’a pas eu la moyenne à son bac de philo.

Pour autant, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. L’auteur explique en effet que le rôle du savant ne diffère guère de celui d’un auteur de science-fiction. Tous deux imaginent les futurs possibles qui sont en germe dans notre présent afin d’éclairer notre chemin et nous éloigner de l’abîme vers laquelle nous nous dirigeons. Ils partagent également des interrogations : « Dans quel monde vivons-nous ? Quelles forces dominent et caractérisent le présent ? Et dans quelle(s) direction(s) nous poussent-elles ? »

Là où les écrivains apportent des « réponses narratives » à ces questions existentielles en exagérant des tendances actuelles pour révéler leur vice, leur danger ou leur absurdité, Aurélien Berlan utilise un autre procédé, aussi surprenant qu’efficace. Pour réaliser son « diagnostic du présent », il s’est plongé dans les archives de la sociologie allemande et en a exhumé trois auteurs dont deux sont quasiment inconnus dans notre pays : Ferdinand Tonnies, Georges Simmel et Max Weber.

« Qu’est-ce que ces penseurs d’un autre temps, oubliés ou méconnus pour cette raison même, pourraient nous apprendre sur le monde qui est le nôtre ? », s’interroge-t-il (...)