
Dans les catacombes de la pratique politique du sarkozysme par temps de crise, on débouche sans coup férir sur l’invention des nouvelles formes de criminalité mondialisées, qui évoquent cruellement la Russie poutinienne. Démonstration avec « plan de rigueur » et fraude croissante aux pesticides.
Ca commence par une alerte dans le quotidien économique « Les Echos » le 10 octobre dernier : l’Etat puise 320 millions dans les caisses de ses « opérateurs ». Kezako ? Un N’opérateur c’est un ancien service public qu’on a démantelé après audit d’un grand cabinet de conseil (de préférence etatsunien), sis à Neuilly ou tout autre lieu mal famé proche de la Défense. (...)
cette année les N’opérateurs ont morflé à la rentrée. Et parmi eux l’ONEMA, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, qui ne survit déjà, depuis sa création par la LEMA de 2006 qu’en piquant chaque année 110 millions d’euros de bon argent dans les caisses des Agences de l’eau, qui prélèvent elles-mêmes bon an mal an 2 milliards d’euros de redevances via les factures des usagers de l’eau, vous et moi.
Et qu’est-ce qu’est censé faire l’ONEMA avec nos 110 millions d’euros de redevances. Payer 800 garde-pêche, payer des foultitudes de programmes de recherche de l’Ineris, du Cemagref, du BRGM…, que l’Etat n’a donc plus besoin de financer par ailleurs. (...)
Par ailleurs, les trafics de pesticides ont également mobilisé les équipes de l’Oclaesp en 2010. « Visant à gagner de l’argent en proposant à la vente des produits destinés à accélérer ou accentuer artificiellement le développement des végétaux », ces trafics prennent la forme « d’importations ou d’exportations de produits, substances, formules moléculaires, non autorisés sur le territoire de la Communauté européenne », « de mise en vente de produits sans autorisation de mise sur le marché » ou encore « de contrefaçons de produits phytopharmaceutiques autorisés » et révèlent là encore « une nouvelle forme de criminalité organisée ». (...)
Les habitants de la commune de Jonquières (Vaucluse) ne peuvent plus boire l’eau du robinet. Le coupable ? Un pesticide, le terbuméton déséthyl, détecté dans le réseau de distribution d’eau potable. Il s’agit d’un herbicide utilisé notamment en viticulture et désormais interdit d’utilisation. (...) « L’eau du robinet ne doit pas être utilisée pour la boisson, ni incorporée en quantité dans la préparation des aliments, jusqu’à ce qu’un nouveau contrôle montre une qualité d’eau conforme », précise la préfecture, ajoutant que les autres usages sont possibles sans restriction. (...)