
Alors que nous voyons se profiler à l’horizon une régression en termes de profits économiques liés à la mondialisation. À l’heure où les mouvements des migrants sont devenus centraux dans les débats, il y a un secteur qui continue son expansion et ne connaît jamais la crise : le marché de l’armement.
Les grands gagnants d’un secteur financier prospère sont les États-Unis en première place, suivi par la Russie et la France. Effectivement, les exportations d’armes françaises ont atteint 8 milliards d’euros en 2014 et 15 milliards en 2015. Un grand boom en parallèle des guerres civiles qui sévissent sur le globe.
Car bien que le commerce des armes soit soumis à des règles et lois internationales, les exceptions sont courantes. Que dit la loi européenne ? Interdiction de fournir certains pays, dont la Syrie, le Soudan et la Chine, par exemple. Pourtant, en 2013, la France a fourni à la Syrie, alors sous embargo européen, des armes aux rebelles syriens. Idem pour l’Allemagne qui a fourni des armes aux Kurdes combattant contre l’EI. Contournement de la loi à des fins politiques ou recherche de profits économiques ? Ainsi les migrants qui fuient les guerres civiles, fuies les armes que leurs pays d’accueil ont fournies à leurs pays d’origine. Un vaste cercle vicieux qui crée un profit économique incontestable pour les exportateurs d’armes.
Amusant aussi de regarder qui est le plus gros client des exportateurs d’armes. Le grand gagnant est l’Arabie Saoudite. (...)
Le marché à l’armement suit donc ses propres règles aux dépens des guerres civiles, au profit des exportateurs. Aujourd’hui l’on voit les migrants yéménites ou syriens, chercher à rejoindre des états pacifiques et les armes qu’ils fuient viennent du pays qu’ils cherchent à rejoindre. Aujourd’hui nous voyons des pays dénier leurs responsabilités face aux flux migratoires liées aux guerres civiles. Pourtant, au vu du marché de l’armement, il est légitime de se demander si le mal que subissent actuellement les pays touchés par le terrorisme n’est pas un mal qui a commencé de l’intérieur, par les profits économiques qui ont devancé la protection des droits de l’homme ici et là-bas.