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association Autogestion
Un village d’éco-inventeurs, pour développer des outils libres au service de l’écologie et de l’intérêt général
Article mis en ligne le 19 septembre 2016
dernière modification le 8 septembre 2016

Une éolienne en kit à moins de vingt euros, une douche qui recycle l’eau en boucle, un tracteur à pédales, un filtre antibactérien qui rend l’eau potable… Le point commun entre ces projets sociaux et écologiques ? L’open source. Des outils sans brevet, donc librement diffusables et appropriables par tous, à moindre coûts. Dans les Yvelines, des jeunes ont passé cinq semaines à développer des projets innovants, qui pourraient révolutionner nos manières de travailler, produire ou consommer. Rencontre avec ces makers qui veulent changer le monde.

Imaginez : dans votre salle de bain, une douche recycle l’eau en temps réel grâce à un filtre antibactérien. L’impact est loin d’être anodin avec 33 000 litres d’eau économisés par personne et par an. Dans votre cuisine, les appareils électriques ont laissé la place à des robots ménagers à énergie manuelle, activés avec une pédale. Les épluchures de fruits finissent dans le lombricomposteur d’où sort un jus qui fertilise les plantes aromatiques. Par la fenêtre, vous apercevez des légumes qui poussent dans un kit en bois que vous avez fabriqué et assemblé, vous-même, sur la base de plans open source. Car c’est là le point commun entre tous ces objets : des innovations écologiques et sociales, sans brevet, pour que chacun puisse les répliquer localement. (...)
« Fabriquer localement des objets qui soient adaptés à des besoins spécifiques, pouvant être réparés ou améliorés par la communauté, peut mettre fin à l’obsolescence programmée ! Nous voulons montrer que d’autres modes de production et de consommation sont possibles. » (...)

La sobriété est la règle pour ces makers, y compris sur le camp mis en place pendant cinq semaines. Parmi les lignes directrices, le zéro déchet. (...)

Partout, de grands panneaux affichent les règles de vie en communauté. L’esprit participatif est revendiqué jusque dans le fonctionnement du lieu où toutes les tâches quotidiennes – courses, cuisine végan, ménage, etc. – ont été partagées.

Du matériel construit par et pour les utilisateurs (...)

La coopération est une des valeurs fondatrices de l’open source. Chacun des modèles, dont les plans sont mis à la disposition de tous, peut être constamment amélioré par la communauté. « Au contact des autres makers, nous avons tout remis en question et avons développé notre module avec l’intention d’en faire un produit utile pour chacun » (...)

risque de captation d’un bien commun par des intérêts privés ? La logique marchande peut-elle l’emporter sur le sens du partage ? « Comme pour le bio ou les énergies renouvelables, il y a un risque de dérive de l’open source, redoute le collectif Farming Soul. Selon la manière dont il est appliqué, il peut devenir un nouveau capitalisme. Il faut passer par d’autres canaux que la grande distribution pour la diffusion : les associations, les Amaps, le bouche-à-oreille, etc. » Mauricio Cordova envisage par exemple de lancer une campagne de financement participatif autour de son filtre à eau pour lancer la fabrication : « C’est un projet social, la philosophie doit être différente du commerce, plaide-t-il. Je veux que ce soit le moins cher possible pour les gens. Je ne compte pas gagner ma vie en vendant ces filtres, mais plutôt en enseignant ou en participant à des événements. »

Collaborer en marge du système (...)