
Selon le psychiatre auteur de cette tribune, une approche démocratique de la pandémie est possible. Dans sa vision, tous resteraient égaux devant la médecine et leurs doutes ne seraient pas méprisés. En revanche, l’enrichissement de l’industrie pharmaceutique et l’emploi de l’argent public seraient scrutés, et mis en balance avec l’urgence climatique.
Dans cette autre pandémie, il ne serait pas envisageable d’empêcher l’accès à l’hôpital public à des personnes selon un statut vaccinal ou un test nasal négatif, bientôt payant. En tant que médecin, je soigne et soignerai toujours de la même manière une personne croyant aux bienfaits du néolibéralisme et une autre croyant les vaccins dangereux. Car la médecine n’est pas juge.
Dans cette autre pandémie, le Conseil de l’ordre des médecins et le Conseil constitutionnel censureraient le passe sanitaire à l’hôpital, mesure digne d’un État autoritaire ! Dans cette autre pandémie, les effets globaux des mesures serait considéré : oui, il est probable que le nombre de contaminés diminue et donc de morts à court terme, mais qu’en est-il des défauts et retards de soins, de l’augmentation des inégalités d’accès aux soins et de la fracture de la société ? Dans cette autre pandémie, la boussole des morts ne serait pas notre seul outil de navigation. (...)
les journalistes enquêteraient sur le pourquoi et le comment l’État réduit drastiquement les investissements dans les biens communs (entre autres : santé, recherche, enseignement, justice, environnement) et altère les institutions, rendant ainsi la société vulnérable aux contaminations de tout ordre. (...)
la détresse psychique ayant accompagné les trois mesures citées en introduction justifierait à elle seule une remise en question de ces mêmes mesures.
Restaurer les débats démocratiques
Une autre pandémie est possible. Dans cette autre pandémie, à tous les niveaux, nous restaurerions des débats démocratiques : à la maison, au travail, dans la rue, dans les médias, dans nos cercles amicaux et nos institutions. Nous ouvririons le débat, c’est la base de la démocratie. C’est de notre responsabilité à chacun et chacune.
Et dans cette autre pandémie, nous demanderions un changement urgent d’attitude à celles et ceux qui nous gouvernent, l’arrêt de la destruction du lien social sous couvert d’urgence sanitaire (...)