
Une centaine de ministres et une douzaine de chefs d’État et de gouvernement se réunissent jusqu’à vendredi (24 mars) à New York au sujet des ressources en eau qui s’épuisent. Dans un rapport publié mardi, l’ONU prévient l’humanité "vampirique" qu’une crise mondiale est "imminente", alors que les pénuries d’eau "tendent à se généraliser".
L’humanité "vampirique" épuise "goutte après goutte" les ressources en eau de la planète, a alerté l’ONU avant le début mercredi 22 mars d’une conférence pour tenter de répondre aux besoins de milliards de personnes, en danger face à une crise mondiale de l’eau "imminente".
"Une surconsommation et un surdéveloppement vampiriques, une exploitation non durable des ressources en eau, la pollution et le réchauffement climatique incontrôlé sont en train d’épuiser, goutte après goutte, cette source de vie de l’humanité", s’alarme le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans l’avant-propos d’un rapport publié à quelques heures de cette conférence des Nations unies sur l’eau, inédite depuis près d’un demi-siècle. "L’humanité s’est engagée aveuglément sur un chemin périlleux", souligne-t-il. Et "nous en subissons tous les conséquences".
Pas assez d’eau par endroits, trop à d’autres où les inondations se multiplient, ou de l’eau contaminée : si les situations dramatiques sont légion dans de nombreux endroits de la planète, le rapport de l’ONU-Eau et de l’Unesco publié mardi souligne le "risque imminent d’une crise mondiale de l’eau". (...)
"Si rien n’est fait, entre 40 et 50 % de la population continuera à ne pas avoir accès à des services d’assainissement et environ 20-25 % à de l’eau potable", note-t-il. Et même si les pourcentages ne changent pas, la population mondiale grossit et le nombre de personnes touchées avec. (...)
environ 10 % de la population mondiale vit dans un pays où le stress hydrique atteint un niveau élevé ou critique. Et selon le rapport des experts climat de l’ONU (Giec) publié lundi, "environ la moitié de la population mondiale" subit de "graves" pénuries d’eau pendant au moins une partie de l’année.
Une situation qui met aussi en lumière les inégalités (...)
"Nous avons brisé le cycle de l’eau", résume à l’AFP Henk Ovink, envoyé spécial pour l’eau des Pays-Bas, co-organisateurs avec le Tadjikistan de cette conférence. "Nous devons agir maintenant parce que l’insécurité liée à l’eau sape la sécurité alimentaire, la santé, la sécurité énergétique ou le développement urbain et les problèmes sociaux", a-t-il ajouté. "C’est maintenant ou jamais, l’opportunité d’une génération."