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Une écologie sociale et émancipatrice avec Murray Bookchin
/Jamille24
Article mis en ligne le 5 décembre 2021
dernière modification le 4 décembre 2021

Le philosophe et militant écologiste libertaire américain Murray Bookchin (1926 – 2006), est considéré comme le fondateur de l’écologie sociale, qui associe étroitement lutte écologique et lutte contre toutes les formes de domination. « L’écologie sociale. Penser la liberté au-delà de l’humain » paru en 2020 est un recueil qui constitue l’une des rares traductions de son œuvre en français.

Né à New York, fils d’émigrés juifs russes proches du mouvement anarcho-syndicaliste, il prendra ses distances avec le communisme puis avec l’anarchisme pour élaborer un nouveau modèle, le municipalisme libertaire, qui se base sur l’auto-organisation des citoyens à l’échelle communale. Le municipalisme libertaire a été adapté au contexte kurde par Öcalan, le leader du Parti des Travailleurs du Kurdistan, et mis en œuvre lors de la révolution sociale multiethnique et féministe au Rojava depuis 2012. Il a inspiré en France plusieurs listes citoyennes lors des élections municipales de 2020.

Anti-élitiste, il conçoit ses écrits non comme une vérité achevée mais comme des « stimulants de pensée ». « L’écologie sociale. Penser la liberté au-delà de l’humain » paru en 2020 est l’une des rares traduction de Bookchin en français. L’ouvrage est un recueil des textes issus de The Ecology of Freedom : The Emergence and Dissolution of Hierarchy (1982) et The Philosophy of Social Ecology (1990).

Dans l’écologie sociale de Murray Bookchin, lutte écologique et lutte contre toutes les formes de domination sont indissociables. L’écologie sociale est la science des rapports naturels et sociaux au sein des communautés et des écosystèmes, abordés sur la base de leur interdépendance mutuelle.

C’est une écologie de la liberté, au sein de laquelle l’émancipation de chacun est la condition même de l’émergence d’une société écologique permettant l’expression de la vitalité de la nature sous toutes ses formes (humaine, animale, végétale, non-vivante). (...)

Un écosystème n’est pas une pyramide mais un réseau circulaire. L’existence d’organismes complexes (nous) repose sur les formes les plus simples de la biodiversité (comme le phytoplancton, premier producteur d’oxygène de la planète !). (...)

On comprend donc l’importance de l’émancipation de chacun afin de libérer notre intelligence collective et de favoriser son expression au travers de processus véritablement démocratiques. (...)

Si la perspective de Bookchin est résolument utopique, sa vision de la nature humaine fondée sur la coopération, le soutien mutuel et l’amour ouvre un horizon véritablement désirable à la crise climatique et sociale que nous traversons. La question que nous devrions donc nous poser collectivement est donc la suivante : de quelles technologies, de quelles institutions, de quels rapports sociaux, de quelle poésie a-t-on besoin pour faire émerger une nouvelle sensibilité nous conduisant à une société écologique juste et respectueuse de tous ?