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Une fois de plus, l’intersectionnalité, c’est pas compliqué.
/Denis Colombi, Sociologie de l’actualité et actualité de la sociologie
Article mis en ligne le 24 février 2022

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Une fois de plus, l’intersectionnalité, c’est pas compliqué. Les femmes sont désavantagées dans nos sociétés. Les racisés sont aussi désavantagées. Les personnes de classes populaires aussi. Les femmes racisées de classes populaires sont donc désavantagées. Mais
généralement, on pose que leur desavantages est la somme des trois situations. L’intersectionalité pose que leur désavantage est spécifique : que les processus qui les affectent ne se réduisent pas à une addition. Par exemple il existe des stéréotypes spécifiques
aux femmes noires qui ne sont pas la simple déclinaison de ceux appliqués aux femmes ou aux Noir•e•s. Il s’agit alors d’une part d’analyser ces processus et d’autre part, au plan politique, de lutter contre sans les invisibiliser, notamment en construisant des solidarités.

Voilà. A partir de là, on peut critiquer si l’on veut, notamment de la pertinence de l’approche ou de sa mise à l’épreuve empirique. Mais on ne peut pas dire que "ça divise les femmes". Ce qui divise les femmes ce sont les oppressions. Pas les gens qui les analysent.
Et je sais pas, vous serez pas moins de gauche ni moins "populaires" en disant cela. Si vous pensez qu’il faut dire n’importe quoi sur l’intersectionalité pour "parler aux classes populaires", c’est que vous confondez celles-ci avec les éditorialistes du Point.

L’intersectionalité permet notamment de souligner que la situation d’une femme de classes populaires n’est pas qu’une déclinaison de la situation de toutes les femmes, et que du coup, nommer plus de femmes PDG ne réglent pas les problèmes des premières, non pas parce que "c’est juste un problème de classes sociales et rien d’autres" mais bien parce qu’il y a des enjeux spécifiques aux femmes de classes populaires qui ne sont par ailleurs pas les mêmes que les hommes de classes populaires (par ex l’exploitation domestique ou les violences séquelles...)
Je ne comprends pas que ce soit un concept si compliqué à comprendre. Enfin si je comprends que certains préfèrent les poses à l’analyse.