
La journaliste aurait servi de "poisson-pilote" aux enquêteurs qui cherchaient Redoine Faïd, alors en cavale.
Pour l’Association de la presse judiciaire, c’est une "nouvelle atteinte à la protection des sources" à travers des "méthodes intrusives".
L’association de journalistes spécialisés a publié lundi 15 octobre un communiqué pour dénoncer le "suivi" policier dont une de leurs consœurs, Marie Peyraube, a fait l’objet dans l’exercice de sa profession.(...)
Croyant savoir qu’elle est "susceptible" d’obtenir une interview de Redoine Faïd, alors en cavale, les enquêteurs avaient pensé pouvoir remonter jusqu’à leur cible en suivant la journaliste.
"Un journaliste ne peut en aucun cas servir de ’poisson-pilote’ aux magistrats et aux policiers en charge d’une enquête judiciaire", rappelle l’Association de la presse judiciaire, pour qui cette filature constitue "une violation de la loi sur la protection du secret des sources des journalistes".(...)
Marie Peyraube, qui travaillait sur ce documentaire depuis le mois d’août, dit elle n’avoir jamais eu pour objectif "d’interviewer" Redoine Faïd, et perçoit "une possible tentative de discréditer notre travail, en laissant entendre que nous voulions tendre un micro à cet homme". Elle a recueilli une trentaine de témoignages de proches, de policiers ou d’avocats pour retracer la carrière de Redoine Faïd.
Les services du procureur de la République de Paris affirment ne pouvoir "ni confirmer ni infirmer" l’existence du suivi de la journaliste, et la DGPN ne commente pas non plus, nous dit "le Monde".