
La Maison Blanche et la police migratoire américaine sont furieuses contre la maire d’Oakland, Libby Schaaf, qui a permis à des centaines de sans-papiers d’éviter des raids de police. En effet, un jour avant une descente de la police migratoire dans la région de San Francisco, Schaaf a publié un communiqué pour alerter la population locale.
Selon le directeur adjoint de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), environ 200 personnes ont malgré tout été arrêtées ce jour-là, dont une centaine qui avaient des casiers judiciaires. Mais beaucoup plus –près de 800– auraient été arrêtés s’ils n’avaient pas été avertis.
Pour Schaaf, qui a refusé de spécifier comment elle avait obtenu ces informations sur le raid imminent, la priorité est de protéger les nombreux immigrés sans-papiers qui n’ont pas de passé criminel. Alors que sous Barack Obama, les expulsions de sans-papiers se concentraient sur ceux qui avaient des casiers judiciaires, depuis l’élection de Donald Trump, la police migratoire vise beaucoup plus large et a arrêté des pères et mères de famille qui n’avaient jamais posé problème.
Lors d’une conférence de presse, Libby Schaaf a précisé qu’elle avait décidé d’alerter la population en pensant particulièrement à Maria Mendoza-Sanchez, une infirmière et mère de quatre enfants qui avait été expulsée récemment avec son mari vers le Mexique.
« J’espère que nous allons reconnaître qu’il faut combattre le mythe raciste que l’administration Trump essaye de perpétuer, que les immigrés sont des criminels dangereux », a-t-elle déclaré. (...)
Comme de nombreuses autres villes dans les États démocrates, Oakland a un statut de sanctuaire, c’est-à-dire une ville où la police locale ne coopère pas avec les services d’immigration. Trump a voulu punir ces villes en leur retirant des financements fédéraux, mais un juge avait bloqué ce décret en novembre dernier.