
Les risques d’une police parallèle
La loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) a été examinée mercredi par les députés.
Elle prévoit d’étendre à tous les citoyens volontaires la réserve civile créée en 2003 pour les retraités de la police nationale âgés de moins de 65 ans.
Le recrutement de ces réservistes, notamment parmi les étudiants, vise à compenser la baisse des effectifs actuels dans la police nationale. Cette police "complémentaire" devrait être armée et pourrait dresser des procès-verbaux après une formation sommaire. De même, il apparaît qu’elle aurait les moyens de procéder à des arrestations, ce qui semble au premier abord très alarmant.
A partir de ce projet de loi, on peut facilement constater que l’on risque d’entrer dans une phase inquiétante où les citoyens seront confrontés à des soi-disant policiers qui, d’une part n’auront peut-être pas les qualités requises pour faire face à des situations délicates, et d’autre part, pourront provoquer de grosses "bavures" aux conséquences graves.
Cette initiative du gouvernement est d’autant plus lamentable qu’elle s’inscrit dans une large politique d’économie consistant à fermer actuellement des brigades de gendarmeries et des compagnies républicaines de sécurité qui seront donc remplacées par des policiers non qualifiés.(...)
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Plus près de nous, en Roumanie, pendant la dictature de Ceausescu, la Securitate (police secrète roumaine sous l’ère communiste), a semé la terreur en pratiquant la délation et la torture.
A sa création, son but était de défendre les conquêtes de la démocratie et garantir la sécurité de la République populaire de Roumanie contre les ennemis tant intérieurs qu’extérieurs. (...)
En tant que citoyens responsables, nous devons tous nous opposer à ce genre de réforme. (...)