
C’est finalement la compagnie minière brésilienne la Vale (pour Vale do Rio Doce) qui vient d’être désignée comme la pire entreprise de la planète.
Le deuxième plus grand groupe minier mondial a remporté les Public Eye Awards, connu comme le « Nobel de la honte », avec plus de 25 000 votes sur Internet. La Vale émet 4 % de la production totale de CO2 du Brésil et utilise chaque année 1,2 milliard de mètres cubes d’eau. Soit l’utilisation moyenne de 18 millions de personnes. Mais le facteur décisif de sa nomination relève de son entrée en 2010 dans le consortium Nord Energia SA, en charge de la construction du barrage de Belo Monte. Ce projet, estimé à 17 milliards de dollars et élaboré sans consultation des populations locales, pourrait entraîner le déplacement de 40 000 personnes. Ce barrage dévasterait également de gigantesques régions de l’Amazonie du fait de la déviation de 80 % des cours d’eau dans un réservoir artificiel.
Parmi les principaux actionnaires, on trouve la femme la plus riche du Brésil, Dorothea Steinbruch, dont la fortune est estimée à 5,8 milliards de dollars [1]. (...)
Face à l’immunité dont semble bénéficier la compagnie, une première rencontre internationale des personnes affectées par la Vale s’est tenue en avril 2010 à Rio de Janeiro. Rassemblant des syndicats de travailleurs, des ONG, des réseaux internationaux, des communautés locales, cette alliance internationale s’est donnée pour objectif commun de « dénoncer la politique d’agression et de prédation de la Vale, de mettre en commun les expériences de lutte et d’établir des formes de coopération ». La remise du Public Eye Award à la Vale début 2012 est l’occasion de mettre en lumière les agissements inacceptables de la multinationale brésilienne.
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