
Une semaine après le rassemblement pour Adama Traoré, interdit par les autorités, mais qui s’est finalement tenu place de la République à Paris le samedi 8 juillet, va-t-on assister à un bis repetita ? A l’appel de la Coordination nationale contre les violences policières, une manifestation est censée avoir lieu ce samedi 15 juillet au même endroit. Mais le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué mercredi que « toute manifestation en lien direct avec les émeutes doit être interdite et proposée à d’autres dates ultérieures ». Une position confirmée par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, et par ses services, qui ont pris jeudi un arrêté d’interdiction.
Motif ? L’événement « doit être regardé comme ayant un lien direct avec la marche précitée [celle du 8 juillet, ndlr] et [est] de nature à faire peser un risque manifeste de troubles graves à l’ordre public », alors que le retour au calme après les émeutes nées dans le sillage de la mort de Nahel est encore précaire, précise la préfecture. Celle-ci invoque également la mobilisation des forces de l’ordre dans le cadre des festivités du 14 juillet (45 000 fonctionnaires sur le pont), qui, dès lors, ne permettrait pas d’allouer des troupes à la sécurisation du rassemblement place de la République.
« Une sorte de police prédictive »
(...) Cet événement du 15 juillet a reçu un important soutien citoyen, notamment par le biais d’une tribune signée par quelque 500 personnalités (parmi lesquelles l’écrivaine Annie Ernaux, le rappeur Abd Al Malik, l’actrice Adèle Haenel) et qui a déjà récolté plus de 10 000 soutiens. Le texte dénonce le « racisme dans la police », réclame « l’abrogation de l’article 435-1 qui donne un permis de tuer à la police », et demande le maintien de la manifestation du 15 juillet : « Manifester est un de nos droits fondamentaux et la colère populaire ne saurait être systématiquement étouffée. »
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– (Reporterre)
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Malgré l’interdiction de la préfecture, plus de 2 000 personnes ont marché le 8 juillet à Paris, en hommage aux victimes de violences policières. Une mobilisation unitaire, qui s’est notamment terminée par des poursuites contre Assa Traoré. (...)