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Basta !
Une pétition pour s’opposer au coup d’Etat constitutionnel au Brésil
Article mis en ligne le 8 juin 2016

Des personnalités, des universitaires, des artistes, des militants altermondialistes viennent de lancer une pétition « en soutien à la démocratie brésilienne » et « contre le coup d’État constitutionnel » en cours au Brésil.

Le plus grand pays d’Amérique latine a vu le renversement de sa présidente élue Dilma Roussef et son remplacement par un gouvernement comprenant de nombreux ministres corrompus. Leur objectif : mettre fin aux enquêtes dont ils sont la cible et appliquer une politique néolibérale de choc. Cette pétition est une initiative bienvenue alors que le gouvernement français demeure étrangement muet sur le sujet.

Contre le coup d’État constitutionnel, nous affirmons notre soutien et notre solidarité avec la démocratie et les mouvements sociaux brésiliens. (...)

Les mouvements sociaux brésiliens sont aujourd’hui directement attaqués. Ils sont visés par une offensive politique de grande ampleur qui entraîne le Brésil dans une période de grande régression démocratique. Depuis début mai, Dilma Rousseff, présidente élue avec 54 millions de voix a été mise à l’écart du pouvoir par les deux chambres. Des parlementaires – députés et sénateurs – massivement compromis dans des affaires de corruption ont institué une procédure de destitution contre la présidente, l’accusant d’irrégularités comptables pour minorer les déficits dans les comptes publics. Cette pratique routinière de tous les gouvernements brésiliens ne constitue aucun des crimes de responsabilité prévus par la constitution brésilienne.

C’est pourquoi les mouvements sociaux, les syndicats et toutes les forces progressistes du pays caractérisent la destitution de Dilma Rousseff de coup d’État institutionnel. (...)

L’actuel président par intérim, Michel Temer (leader du PMDB) a déjà constitué son gouvernement, uniquement composé d’hommes blancs, riches et assez âgés. Lors des premiers jours, le gouvernement Temer a supprimé le ministère de la Culture, de l’Égalité raciale, des Droits des femmes et annoncé une réduction importante dans les dépenses du SUS (équivalent de la sécurité sociale en France).

La droite brésilienne est engagée dans une radicalisation extrême. Elle parle de la nécessité d’« éradiquer » le PT et surtout les mouvements sociaux qui l’ont appuyé, notamment les syndicats de salariés et le Mouvement des travailleurs sans terre (MST). Alors même que de très nombreux mouvements critiquent la politique économique, sociale et écologique menée par le PT au gouvernement, les mouvements sociaux s’opposent à ce qui est de facto un coup d’État constitutionnel.

D’autant que le retour éventuel de la droite au pouvoir pourrait signifier une grande offensive contre les acquis sociaux, et même probablement la criminalisation de la dissidence et de l’action sociale, ce qui était la norme avant l’élection de Lula en 2002.
En soutien à la démocratie brésilienne, nous affirmons avec les mouvements sociaux brésiliens.

« NÃO AO GOLPE, FORA TEMER ! » (non au coup d’Etat, dehors Temer !)*