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Slate.fr
Une présentatrice égyptienne condamnée à 3 ans de prison pour avoir parlé de grossesses hors mariage
Article mis en ligne le 4 novembre 2017

Trois ans de prison. C’est la peine que devra purger l’égyptienne Doaa Salah, présentatrice de l’émission « Dody Show » pour avoir évoqué la grossesse extra-maritale à l’antenne, en juillet dernier.

Ce jour-là, Doaa Salah était entrée sur le plateau de télévision avec un faux ventre de femme enceinte et s’était penchée –avec une certaine bienveillance– sur la question des mères célibataires. Selon la BBC, elle a ensuite demandé aux femmes présentes dans le public si elles avaient déjà envisagé d’avoir des relations sexuelles avant le mariage. Avant de suggérer à celles désirant un enfant de se marier brièvement le temps de leur grossesse puis de divorcer, si besoin.

Des propos considérés comme une incitation aux grossesses hors mariage et qualifiés par un avocat « d’outrage à la décence publique ». Poursuivie par ce dernier, la jeune femme a été reconnue coupable, jeudi 2 novembre, d’« incitation à la débauche ». Verdict : trois ans derrière les barreaux et d’une amende de 10.000 livres égyptiennes (487 euros). Le syndicat des médias égyptiens s’est également désolidarisé de la présentatrice (dont le programme a été suspendu pour trois mois) en l’accusant d’avoir « promu des idées immorales qui sont étrangères à [notre] société et menacent l’identité de la famille égyptienne ».

L’Égypte, un pays où il ne fait pas bon être une femme (...)

La semaine dernière, Nabih al-Wahsh, un éminent avocat conservateur égyptien, avait déclaré que violer une femme à la tenue indécente relevait du « devoir national ». Jean déchirés ou robes courtes étant, selon lui, des vêtements « outrageants ».

En pleine affaire Weinstein, la déclaration avait provoqué une vague d’indignation dans le pays. Comme le souligne L’Orient Le Jour, le harcèlement sexuel et les violences envers les femmes font partie intégrante de la société égyptienne. En 2013, selon un rapport de l’ONU, 99,3 % des femmes égyptiennes affirmaient avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel dans la rue. Deux ans plus tôt, en 2011, la communauté internationale s’insurgeait contre les nombreux viols et agressions de journalistes étrangères place Tahrir, lors de la vague de révolutions du Printemps Arabe. Le mois dernier, une étude publiée par le magazine américain Forbes avait classé l’Égypte à la première place des pays les plus dangereux pour les femmes.