
Non, non, la citation placée en titre de ce billet n’est pas une exhumation tardive d’une prophétie marxiste surannée ou une citation de l’illuminé Proudhon (« la propriété, c’est le vol »). Elle sort toute fraiche de la bouche d’un membre éminent de l’honorable Boston Consulting Group (BCG), Daniel Stelter
Stelter, économiste allemand connu pour ses positions radicales (mais surtout pas populiste de gauche pour un sou), précise que ce serait « une illusion » pour les propriétaires d’actifs financiers ou même immobiliers d’imaginer que leurs biens sont garantis et immunisés contre les effets de la crise.
Eux aussi devront participer à l’effort de remboursement de la dette. Comme à Chypre. Et comme dans l’Allemagne des années cinquante que Stelter prend comme modèle énergique de reconstruction.
Mais, diront avec un lâche soulagement les dubitatifs chroniques (et un peu propriétaires sur les bords), Stelter est allemand et radical. Nous, nos sous et nos titres ne sont pas déposés sur des banques allemandes. Et c’est pas les Allemands qui vont faire la loi et la fiscalité radicale par chez nous, sacrebleu !
Le problème est que l’épidémie de ces dangereuses idées, proprement révolutionnaires, de remettre la propriété privée en cause par des ponctions autoritaires se propagent à allure subversive. Y compris dans le pays chantre de la propriété sacrée, les États-Unis d’Amérique soi-même. (...)