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le Huffington post
Une révolution silencieuse à l’Université : l’égalité en marche entre les femmes et les hommes
Najat Vallaud-Belkacem
Article mis en ligne le 27 mars 2013

Une fois le ministère des droits des femmes réinstallé par la gauche, il n’y avait pas de temps à perdre. Car l’illusion - parfois de bonne foi - que l’essentiel des droits sont acquis pour les femmes ne doit pas masquer une réalité qui a la peau dure et qui est quotidiennement vécue par une grande majorité des femmes dans notre pays : l’égalité de droits est encore loin d’être synonyme aujourd’hui d’une égalité réelle.

Dans beaucoup de domaines, les outils sont là, des lois ont permis des avancées : reste à les faire appliquer.

Mais le monde de l’université, lui, est resté trop longtemps à l’écart de ces avancées : aucune mesure n’avait jamais été prise pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes. Un îlot au sein de la société en quelque sorte, où les femmes ne sont que 24% des professeurs et 8% des membres de direction, alors qu’elles sont largement majoritaires parmi les étudiantes.

Depuis le 11ème siècle et la naissance de l’université, le monde de la recherche et de la connaissance a ouvert la voie à des progrès de l’égalité femme-homme : on pense bien sûr aux figures de Marie Curie, mais surtout à celle d’Irène Joliot-Curie, première femme ministre de la recherche du Front populaire en 1936. Pourtant, malgré de nombreux parcours individuels réussis, la démocratisation de l’enseignement supérieur a reproduit des inégalités (...)

la position des femmes à des postes de directions dans les universités et les laboratoires a même régressé : le nombre de femmes présidentes d’universités est passé de 16% à 8% entre 2008 et 2012 ! (...)

Après la Charte pour l’égalité femmes-hommes d’accompagnement des universités, signée le 28 janvier dernier par 300 établissements d’enseignement supérieur, le projet de loi d’orientation sur l’enseignement supérieur et la recherche, qui sera déposé mercredi en Conseil des ministres, constitue une étape historique.
(...)

Il fait de la parité une priorité a tous les niveaux de représentation, locaux et nationaux, et il impose la présentation de listes paritaires aux élections des différents conseils des universités, ainsi que dans les instances nationales (CNESER, nouveau Haut Conseil de l’évaluation qui replacera l’AERES, et futur Conseil stratégique de la recherche). C’est là un véritable tournant. (...)