
Comment définir les classes sociales à l’échelle internationale ? Les économistes découpent des groupes selon les écarts de revenus ; les sociologues mettent davantage l’accent sur la place dans la hiérarchie socioprofessionnelle. Mais les classifications varient selon les États : elles correspondent à l’histoire des groupes sociaux et de leurs représentations. Par exemple, la catégorie française de « cadres » n’a pas d’équivalent exact au Royaume-Uni, où l’on distingue les managers (dirigeants) et les professionals (experts). Ces spécificités rendent délicates les comparaisons internationales, d’autant qu’il n’existe pas de schéma de classes parfaitement consensuel à l’échelle européenne.
Récemment, des chercheurs ont mis au point une classification appelée European Socio-economic Groups (ESeG) (2). Elle permet de construire sept groupes socioprofessionnels : les cadres dirigeants, les professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires, les petits indépendants, les employés qualifiés, les ouvriers qualifiés et les salariés peu ou pas qualifiés (voir schéma). (...)
Au bas de l’échelle sociale européenne, on définit comme appartenant aux classes populaires européennes les salariés peu qualifiés (agents d’entretien, ouvriers agricoles, vendeurs, etc.), les ouvriers qualifiés (chauffeurs, ouvriers qualifiés de l’artisanat, de la construction, de l’industrie, etc.) ainsi que les aides-soignants, les artisans et les agriculteurs. (...)