
Très intéressante analyse du média allemand Deutsche Wirtschafts Nascrichten (DWN) à propos du « grand pillage » auquel se livre une Union européenne désormais bien plus féodale que démocratique.
Le chapeau du billet allemand enfonce d’avance les objections des derniers vassaux eurolâtres quant à l’image de modernité qu’ils voudraient encore donner de leur très douteux conglomérat :
« La politique de pillage continu des citoyens par les gouvernements et les élites financières, a miné la démocratie en Europe d’une manière sans précédent. »
L’obscurantisme comme règle
Le propre d’un système féodal est qu’il se bâtit dans la plus totale opacité, à l’abri des forteresses seigneuriales. Les nouvelles ont pour noms : banques centrales, FMI, G7, G20, Commission européenne, Conseil de l’Union européenne, Eurogroupe…
Les règles du jeu y sont complexifiées à dessein par les « pillards » — oui, oui, c’est le terme employé par nos amis allemands de DWN — et ce pour tenir le peuple des gueux à distance et le culpabiliser s’il tente d’exprimer des velléités de révolte.
« Les citoyens sont accessoirement gênants pour eux. »
D’où ces traités négociés derrière les portes closes d’institutions opaques, comme cet accord obscur de libre échange conclu avec les États-Unis (TTIP) dans le secret des alcôves.
Quand la forteresse se lézarde
D’où ces référendums bafoués, recommencés et finalement carrément supprimés de fait. Dans la nouvelle féodalité bureaucratique des lobbies et de la finance, la parole n’est plus aux citoyens, mais aux experts, écrit le DWN.
Dehors, les serfs-citoyens se contenteront de quelques hochets lâchés par leurs seigneurs et maîtres. Comme ces élections rituelles de représentants parlementaires qui ne représentent rien.
Seulement voilà, et cela DWN le néglige par trop à mon avis, le temps assassin et les excès imbéciles de leurs occupants finissent par lézarder les forteresses qu’on pensait imprenables.
Surgissent alors les hordes de barbares de mouvements radicaux pas forcément avenants. Les champs de ruines ne sécrètent pas que d’innocentes et romantiques petites fleurs à pures intentions révolutionnaires.
Les seigneurs aux abois se lancent dans des expéditions plus aventureuses les unes que les autres, en prenant leurs fuites en avant suicidaires pour des conditions de leur survie (on reviendra bientôt sur la calamiteuse implication de l’UE en Ukraine). (...)