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l’Humanité
Université d’été du Medef. À l’État providence, le grand patronat reconnaissant
Article mis en ligne le 28 août 2021
dernière modification le 27 août 2021

La rencontre des entrepreneurs français s’est achevée jeudi soir, à Longchamp. Les patrons des grandes entreprises, perfusées d’argent public depuis l’irruption du Covid, appellent à la fin de l’intervention de l’État et à la reprise du démantèlement de la protection sociale.

(...)

En cette fin d’août mitigée, le monde du Medef baigne dans la félicité. « Les confinements se sont bien passés, puisque les délégués syndicaux étaient chez eux », rigole un haut gradé d’une grande entreprise de logiciels pour la santé. Quant au passe sanitaire en entreprise, obligatoire lundi pour près de deux millions de salariés en contact avec du public ? « Il n’y aura pas de problème dans les entreprises, réplique le même sous le regard approbateur de deux grands assureurs. Les collaborateurs veulent se faire vacciner. Et pour les réticents, je préfère un salarié non vacciné qui parte plutôt

(...) Geoffroy Roux de Bézieux implore la fin du « quoi qu’il en coûte »

Question macroéconomie, tout va aussi pour le mieux. Le PIB n’a jamais autant rebondi depuis la fin des Trente Glorieuses. Les défaillances d’entreprises sont à un étiage historique. L’emploi est reparti jusqu’à souffrir de pénuries de main-d’œuvre. Ces manques n’incitent pour autant pas les patrons croisés dans les allées et touchés par ce phénomène à mieux payer leurs employés. Quant aux aides publiques, elles se sont tant et tant déversées pour aider les sociétés à franchir le cap des restrictions sanitaires et des réductions d’activité que le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, implore la fin du « quoi qu’il en coûte ».

« Il est temps que l’État retrouve sa juste place », demande-t-il sous le regard approbateur du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, ovationné par l’assistance pour avoir été à ce point aux petits soins du patronat depuis le début du quinquennat que ça en devient gênant. Casse du Code du travail avec les ordonnances Macron, fin de l’ISF et imposition plafonnée pour les plus riches et les sociétés, ristournes fiscales et sociales à gogo… De lui, il n’y a quasiment plus rien à obtenir. Ah si, une petite dernière avant les élections : la mise en place de la réforme de l’assurance-chômage, dont la générosité actuelle découragerait les Français à partir de chez eux pour trouver un emploi. (...)
Ces imprécations du leader du Medef résonnent comme autant de cris du cœur pour vite revenir au monde d’avant, à l’époque où la Sécurité sociale et les services publics constituaient la source de tous les maux. (...)

À LaREF 2021, les patrons ont la reconnaissance de l’action de la puissance publique et de la solidarité nationale un peu honteuse. Ils préfèrent donc s’en tenir au slogan du retour aux libertés, celle d’entreprendre primant sur toute autre. Ils ne refuseront cependant pas les trente milliards d’euros du prochain plan d’investissement de l’État, financé par la dette… publique.