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l’Est Républicain
Vandoeuvre. Suicide chez Leclerc : « Maxime s’est suicidé pour ne pas avoir à tuer son supérieur »
Article mis en ligne le 15 janvier 2020

« L’ambiance est très lourde dans le magasin. Il y a beaucoup moins de clients que d’habitude et les employés ont l’air dépité », confie Sabrina. Cette jeune mère de famille vient de faire des courses, ce lundi, dans l’hypermarché Leclerc de Vandoeuvre. Elle pousse non pas un chariot mais la poussette de son bébé et fait une halte devant un alignement de bougies et de bouquets de fleurs placés au pied de la façade de la grande surface.

Ce sont des employés, des militants syndicaux ou de simples quidams qui les ont déposés là. En mémoire de Maxime Chéry, le délégué syndical FO du supermarché qui s’est suicidé sur son lieu de travail samedi matin. Des fleurs ont également fait leur apparition dans le rayon dont il avait la charge, à l’endroit où il s’est tiré une balle dans le thorax.

« Le syndicat déterminé à ce que la Justice passe »

Le syndicat ne décolère pas, en effet, après la mort de son délégué. Ce dernier était, selon les premiers témoignages, en conflit avec son chef de département et c’est ce qui l’aurait conduit à mettre fin à ses jours.

« Cela faisait des mois que cela couvait et il n’est pas possible que le geste de Maxime reste sans conséquence pour son employeur. Le syndicat est déterminé à ce que la justice passe », prévient Me Adrien Perrot, l’avocat de FO. Plusieurs actions judiciaires sont à l’étude. A commencer par une plainte.

« Pour l’instant, le dossier est entre les mains du procureur qui a ouvert une enquête. Mais si jamais elle était classée sans suite, nous porterions plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction. Sauf bien sûr si les parents de Maxime ne souhaitaient rien faire ».

Ce qui ne semble pas le cas. Le père de Maxime Chery, qui habite du côté de Lyon, est entré en contact avec FO et leur a indiqué qu’il souhaitait porter plainte. Sa mère, qui vit dans l’agglomération nancéienne, l’envisage également et a déjà pris, de son côté, des avocats, Mes Didier et Sabrina Grandhaye.

La mère prend connaissance de la lettre laissée par son fils

Comme l’attesterait la lettre que le salarié de Leclerc a écrite et qui a été retrouvée sur son corps. « La police l’a lue à ma cliente qui m’en a expliqué la teneur. Dans cette lettre, son fils annonce qu’il se suicide pour ne pas avoir à tuer son supérieur, tellement il n’en peut plus », révèle Me Grandhaye. Glaçant.