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Nonfiction.fr
Vers la cyberguerre ?
Article mis en ligne le 3 août 2012
dernière modification le 1er août 2012

Depuis quelques années, les cyberattaques, nouvelles tourmentes pour la diplomatie, se multiplient au point de transformer les modalités traditionnelles des relations internationales.

Le 11 juillet dernier, le Télégramme dévoilait que l’Elysée avait été piraté. Plus récemment, un comité de contre-espionnage américain révélait que des cyberespions chinois avaient infiltré les systèmes informatiques du Conseil européen. Le pillage à distance des documents confidentiels des Etats et d’organisations diverses, voilà la version contemporaine et bon marché de l’espionnage.

L’agence américaine Bloomberg a divulgué dans une enquête la découverte faite par un groupe de contre-espionnage américain, constitué d’universitaires et d’entreprises victimes de l’espionnage chinois. En pleine crise monétaire, en juillet dernier, des pirates à la solde de la Chine ont pénétré les systèmes informatiques du Conseil européen, agissant selon un mode simple, que les membres du collectif de contre-espionnage ont pu analyser. Une fois l’antivirus désactivé, les infiltrés se camouflaient en administrateur du site pour ne pas attirer l’attention et accédaient ainsi aux données les plus confidentielles, parmi lesquelles le courrier électronique du président van Rompuy.
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Selon Roger Faligot, spécialiste des services secrets chinois, la Chine met en place depuis plusieurs années un large système de collecte d’information et d’interception de communications intégré au sein de deux départements de l’armée populaire de libération. Leurs actions varient du pillage de documents secrets au test des systèmes de défense, en passant par l’attaque virale frontale. (...)

L’ONU propose l’élaboration de mesures de confiance et s’oppose à l’établissement de règles contraignantes – réclamées par des pays comme la Chine et la Russie – dans le cyberespace. De son côté, l’OTAN s’est dotée en 2011 d’une politique de cyberdéfense, dont l’autorité de gestion et le centre d’excellence sont situés à Tallin. Malgré cela, les alliés se révèlent mal armés face à la menace, contre laquelle il n’existe pas encore de réponse claire. (...)

La France vulnérable

Ce n’est pas un hasard si, le 18 juillet, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat a publié un rapport intitulé "La cyberdéfense : un enjeu mondial, une priorité nationale". Le 11 juillet dernier, le Télégramme révélait l’attaque des systèmes informatiques de l’Elysée par des pirates. Auparavant, Bercy et Aréva avaient été touchés en 2011, le ministère de la Défense en 2008. (...)

Alors que les États-Unis, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont déjà mis en place des dispositifs pour lutter contre cette menace, la France apparaît particulièrement vulnérable. Le rapport du Sénat en appelle à la prise en compte de la nécessité d’une cyberdéfense, inséparable des stratégies de défense traditionnelles.
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