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Vers un accord historique à gauche pour les législatives françaises
Article mis en ligne le 4 mai 2022

Pour la première fois depuis des lustres, les partis de la gauche française se présenteront unis aux prochaines élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Arrivé troisième aux présidentielles derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon est sur le point de boucler un accord qui devrait permettre aux candidats de sa formation, La France insoumise (LFI), mais aussi d’Europe écologie Les Verts (EELV), du Parti communiste (PC) et du Parti socialiste (PS) de se présenter sous la même bannière. Soumis à de fortes dissensions internes et presque au bord de l’implosion, seul ce dernier n’a toujours pas ratifié cet accord dans lequel les « éléphants » du parti ne voient rien de moins que la disparition annoncée du parti de Léon Blum, Pierre Mendès France et François Mitterrand.

Dans cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale », Jean-Luc Mélenchon dit voir la possibilité que, malgré la réélection d’Emmanuel Macron, la gauche obtienne une majorité à l’Assemblée nationale. Le tribun laisse même planer sur ses affiches (« Mélenchon Premier Ministre ») l’idée que les législatives pourraient l’élire chef du gouvernement. À la nuance près que, selon la Constitution, seul le président a le pouvoir de nommer le premier ministre.

Dans ces négociations se jouent la réélection de nombreux députés et la possibilité de préserver un groupe reconnu à l’Assemblée pour des partis qui, comme EELV (4,6 %) et le PS (1,7 %), ont mordu la poussière à la présidentielle

Pour la première fois depuis des lustres, les partis de la gauche française se présenteront unis aux prochaines élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Arrivé troisième aux présidentielles derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon est sur le point de boucler un accord qui devrait permettre aux candidats de sa formation, La France insoumise (LFI), mais aussi d’Europe écologie Les Verts (EELV), du Parti communiste (PC) et du Parti socialiste (PS) de se présenter sous la même bannière. Soumis à de fortes dissensions internes et presque au bord de l’implosion, seul ce dernier n’a toujours pas ratifié cet accord dans lequel les « éléphants » du parti ne voient rien de moins que la disparition annoncée du parti de Léon Blum, Pierre Mendès France et François Mitterrand.

Dans cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale », Jean-Luc Mélenchon dit voir la possibilité que, malgré la réélection d’Emmanuel Macron, la gauche obtienne une majorité à l’Assemblée nationale. Le tribun laisse même planer sur ses affiches (« Mélenchon Premier Ministre ») l’idée que les législatives pourraient l’élire chef du gouvernement. À la nuance près que, selon la Constitution, seul le président a le pouvoir de nommer le premier ministre.

Dans ces négociations se jouent la réélection de nombreux députés et la possibilité de préserver un groupe reconnu à l’Assemblée pour des partis qui, comme EELV (4,6 %) et le PS (1,7 %), ont mordu la poussière à la présidentielle (...)

Ces négociations viennent aussi confirmer l’effacement à gauche de la social-démocratie face à un parti qui ne craint pas de se revendiquer de la tradition révolutionnaire. Une première depuis que, dans les années 1970, le PS avait ravi au PC l’hégémonie à gauche. (...)

Rupture consommée

Mais au Parti socialiste, rien ne va plus. Depuis que le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a accepté de s’asseoir à la table de négociation pour sauver les sièges de ses 28 députés, les critiques n’ont cessé de fuser. Plusieurs y ont vu l’arrêt de mort d’un parti aujourd’hui à l’agonie, mais qui compte encore beaucoup d’élus locaux. (...)

La rupture semble consommée entre la députation, plus jeune et soucieuse d’être réélue, et ceux qu’on surnomme les « barons », à commencer par l’ancien président François Hollande. (...)

Mardi soir, aucun accord n’était encore en vue avec les socialistes, dont plusieurs élus n’ont pas attendu cet accord pour entrer en campagne. Au cœur des désaccords se trouvait le nombre de circonscriptions que pourrait revendiquer le PS, aujourd’hui réduit à la portion congrue. (...)

Parmi les points d’accord qui font particulièrement réagir les anciens ministres socialistes, on trouve notamment le retour de la retraite à 60 ans et la suppression de la loi El Khomri sur l’organisation du travail, votée sous le gouvernement socialiste de François Hollande. (...)

Selon un sondage de la firme Cluster17, dans le scénario le plus favorable, une telle coalition pourrait permettre à la gauche de décrocher jusqu’à 34 % des intentions de vote le 12 juin prochain. Mais combien de députés ? Cela, personne ne le sait, puisque seuls les candidats qui obtiendront 12 % des voix se qualifieront pour le second tour, ce qui risque de donner lieu à de nombreuses triangulaires. Depuis que les élections législatives se déroulent deux mois après les présidentielles, jamais un président ne s’est vu refuser une majorité à l’Assemblée nationale. (...)