
Un « plan de propreté urbaine 2018-2020 » est discuté ce jeudi par le bureau de Bordeaux Métropole. Il prévoit notamment de confier au privé la collecte des déchets dans l’hyper-centre de Bordeaux, entre autres services aujourd’hui assurés par les agents de la métropole.
C’est une « privatisation accélérée » que prépare le « plan de propreté urbaine 2018-2020 », selon les élus communistes de Bordeaux Métropole, qui ont révélé ce jeudi le document à la presse.
Présenté ce jeudi au bureau de l’intercommunalité, où siègent les maires et vice-présidents, ce projet entend en effet « augmenter le niveau de service » pour les 28 communes, en lui consacrant des moyens importants – 4,4 millions d’euros par an. Si quelques postes seront créés en interne (20 d’ici 2022), l’essentiel du boulot sera fait par le secteur privé.
Une des propositions de ce plan risque ainsi de faire beaucoup de bruit (et d’odeur) chez les éboueurs, susceptibles de transformer la ville en dépotoir s’ils se mettent en grève. Le plan veut en effet « expérimenter une externalisation complète des activités de collecte et de propreté sur le secteur le plus sensible (entre Garonne et Pey Berland, entre les cours Victor Hugo et Chapeau rouge / Intendance, et les quais rive gauche ».
En clair, confier à une entreprise privée des services actuellement assurés par les agents de Bordeaux Métropole, via un marché public « sur résultats et non pas sur moyens mis en œuvre ». (...)
Le maire avait estimé que Bordeaux le dimanche soir était un véritable « cloaque ».
Le plan propreté envisage de déléguer d’autres tâches spécifiques au privé : « renforcer la fréquence de passage des balayeuses, par le biais d’un marché spécifique, sur les pistes cyclables de toutes les communes » ; ou encore, pour répondre aux enjeux de la politique Zéro Phyto (pas de pesticides sur les espaces verts de certaines communes), « renforcer les moyens d’intervention saisonniers pour le ramassage des feuilles et le désherbage par le biais de marchés d’insertion (mars à novembre) » ; ou enfin, « enlever les dépôts sauvages aléatoires grâce à (…) des marchés pour les gros volumes ».
Si l’élu PC de Cenon Max Guichard parle de privatisation « accélérée », c’est parce que les communes de la rive droite passent déjà par un délégataire de service public, Veolia, en charge de la collecte et de l’incinération des déchets dans le Sivom. Il estime que si l’argument financier prévaut (faire faire des économies de personnel au budget de la collectivité), il est fallacieux
« Certains pensent que la gestion privée fait mieux que le service public, mais c’est en fait plus cher et cela se réalise sur le dos des usagers et des salariés. »
80% des Bordelais satisfaits, pas les élus (...)
Ce projet devrait être rapidement débattu en conseil de métropole, probablement au mois d’octobre, comme son président Alain Juppé l’avait annoncé le président lors de sa conférence de presse de rentrée. Il pourrait être lancé dans 6 à 8 mois.