
L’affaire Benalla a également mis en lumière les limites des organismes de contrôle de la vidéosurveillance.
l’Elysée, avant que ces dernières apparaissent en ligne sur un compte Twitter militant pour La République en marche (LRM).
Or, ce n’est pas ce que prévoit la loi. Le cadre légal entourant la vidéosurveillance en France est strict. Les images ne peuvent être conservées que trente jours, hors enquête ; toute personne peut demander l’accès aux images le concernant ; seuls des agents habilités peuvent les consulter, et un certain nombre de conditions doivent être respectées, comme le fait de ne pas filmer l’intérieur de bâtiments. Mais les mécanismes de contrôle sont limités.(...)
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), le gendarme de la vie privée qui dispose de pouvoirs d’enquête et de sanctions dans ce domaine, croule sous le travail : son action couvre tant la vidéosurveillance publique que celle des entreprises. Et la vidéosurveillance n’est qu’une partie de son activité, puisque cet organisme public suit plus largement tous les manquements au respect de la vie privée.(...)
la CNIL a annoncé cette semaine avoir diligenté une enquête sur l’utilisation des images de la place de la Contrescarpe.(...)
Comités d’éthique plus ou moins fantômes
Au tournant des années 2010, lorsque plusieurs grandes villes, dont Paris, ont commencé à s’équiper massivement de caméras, élus locaux et nationaux ont décidé la mise en place de comités d’éthique. Paris a ainsi son comité d’éthique de la vidéoprotection, qui se réunit régulièrement, mais dont les pouvoirs sont très limités.(...)
Une grande « commission nationale » peu active
Au niveau national, c’est la loi d’orientation et de programmation pour les performances de la sécurité intérieure, adoptée en 2011, qui a créé une Commission nationale de la vidéoprotection (CNV). Chargé d’une « une mission de conseil et d’évaluation de l’efficacité de la vidéoprotection », cet organisme, dans lequel siègent des élus, des personnalités qualifiées et un représentant de la CNIL, « émet des recommandations destinées au ministre de l’intérieur », et peut « se saisir d’office de toute difficulté tenant au fonctionnement d’un système de vidéoprotection ou de toute situation susceptible de constituer un manquement ». Des pouvoirs non négligeables, garantis par la loi, mais non assortis d’un budget.
Résultat, depuis 2012, c’est le silence radio : la CNV n’a publié aucun rapport d’activité.(...)
Selon les informations du Monde, aucune réunion de cette commission n’a eu lieu cette année.
La question ne devrait de toute manière plus se poser très longtemps : le Sénat a commencé à examiner, avant une adoption probable à l’automne, une proposition de loi simplifiant la présence des parlementaires dans des commissions extérieures aux assemblées. L’article 80 du texte prévoit la suppression pure et simple de la CNV.