
Les policiers accusés de viol par une Tunisienne la poursuivent en retour, l’accusant d’avoir eu précédemment un comportement indécent. Des associations s’indignent, le gouvernement fait le dos rond.
A l’heure où l’Assemblée nationale constituante tunisienne vient de rassurer en confirmant dans le texte l’égalité entre hommes et femmes, ce fait-divers porte un mauvais coup à l’image de la Tunisie.
Une jeune femme, violée par deux policiers, est accusée d’atteinte à la pudeur. Ne tombons pas dans la confusion : ce n’est pas parce qu’elle a été violée qu’elle risque la prison. Mais pour le fait d’avoir été surprise en « position immorale » avec son compagnon dans une voiture, selon ses accusateurs. Deux des policiers qui les ont contrôlés ont alors conduit la jeune femme de 27 ans « à l’arrière de leur voiture et l’ont violée », raconte son compagnon à France 24. Lui-même était retenu, menotté, par un troisième agent.
Les trois hommes sont aujourd’hui derrière les barreaux et doivent être jugés début octobre. Ils risquent... 6 mois de prison. Mais selon le compagnon de la jeune femme, la procédure pour « indécence » lancée à l’encontre du jeune couple vise à faire pression sur eux pour les « inciter à retirer leur plainte contre les policiers ». Il assure par ailleurs qu’ils ne faisaient rien d’indécent dans cette voiture. (...)
Plusieurs ONG ont exprimé« leur profonde préoccupation » face à cette situation.
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France 24 rappelle que « les associations féministes tunisiennes dénoncent, depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes d’Ennahda en octobre 2011, le comportement de la police à l’égard des femmes. Elles seraient régulièrement harcelées en raison de leur tenue vestimentaire ou lors de sorties nocturnes lorsqu’elles ne sont pas accompagnées par un homme de leur famille. »