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Mediapart
Violences policières sur des mineurs : l’Etat est condamné pour faute lourde
Article mis en ligne le 29 octobre 2020

Le fait est suffisamment rare pour être signalé : l’État vient d’être condamné pour « faute lourde » à indemniser onze adolescents parisiens pour des violences policières, des contrôles d’identité irréguliers, ainsi que des conduites et des retenues au commissariat pratiquées sans motif valable. La 1re chambre civile du tribunal judiciaire de Paris a, le 28 octobre, condamné l’agent judiciaire de l’État à verser des sommes comprises entre 1 000 euros et 12 000 euros à ces adolescents en réparation de leur préjudice moral, ainsi que 1 500 euros à chacun pour les frais de justice. Six jeunes sont en revanche déboutés.

Ce dossier avait été examiné le 30 septembre par les magistrats de la 1re chambre civile. Chroniquée depuis plusieurs années par Mediapart, l’affaire a pour cadre un quartier populaire du XIIe arrondissement de Paris situé entre l’allée Vivaldi, la rue Érard et la dalle Rozanoff (entre les stations de métro Montgallet et Reuilly-Diderot). Les policiers mis en cause appartiennent au Groupe de soutien des quartiers (GSQ), dont l’écusson représente un tigre, et sont accusés de harceler les adolescents qui traînent souvent dans les parages.

Cette affaire à rebondissements a valu à trois de ces policiers d’être d’abord condamnés pour « violences aggravées » en correctionnelle, puis relaxés par la cour d’appel de Paris le 23 octobre. Voilà pour le volet pénal, indépendant du volet civil.

Le fait est suffisamment rare pour être signalé : l’État vient d’être condamné pour « faute lourde » à indemniser onze adolescents parisiens pour des violences policières, des contrôles d’identité irréguliers, ainsi que des conduites et des retenues au commissariat pratiquées sans motif valable. La 1re chambre civile du tribunal judiciaire de Paris a, le 28 octobre, condamné l’agent judiciaire de l’État à verser des sommes comprises entre 1 000 euros et 12 000 euros à ces adolescents en réparation de leur préjudice moral, ainsi que 1 500 euros à chacun pour les frais de justice. Six jeunes sont en revanche déboutés.

Ce dossier avait été examiné le 30 septembre par les magistrats de la 1re chambre civile. Chroniquée depuis plusieurs années par Mediapart, l’affaire a pour cadre un quartier populaire du XIIe arrondissement de Paris situé entre l’allée Vivaldi, la rue Érard et la dalle Rozanoff (entre les stations de métro Montgallet et Reuilly-Diderot). Les policiers mis en cause appartiennent au Groupe de soutien des quartiers (GSQ), dont l’écusson représente un tigre, et sont accusés de harceler les adolescents qui traînent souvent dans les parages.

Cette affaire à rebondissements a valu à trois de ces policiers d’être d’abord condamnés pour « violences aggravées » en correctionnelle, puis relaxés par la cour d’appel de Paris le 23 octobre. Voilà pour le volet pénal, indépendant du volet civil. (...)

Contrôles d’identité quotidiens, fouille des parties génitales et des fesses en pleine rue, transports sans raison au commissariat, humiliations, provocations à se battre, gazages, coups, insultes racistes ont été, pendant plusieurs années, le quotidien de ces adolescents issus de familles pauvres et racisées (lire nos enquêtes ici, là ou encore là). Leurs avocats, soutenus par le Défenseur des droits, avaient demandé 50 000 euros pour chaque adolescent.

Le tribunal n’est pas allé aussi loin. Dans son jugement de vingt pages (dont Mediapart a pris connaissance), il épluche minutieusement chacun des 44 faits litigieux retenus par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), dont le rapport remis au parquet de Paris a été le socle de ce dossier. (...)

L’agent judiciaire de l’État est donc condamné, mais il peut encore faire appel de cette décision.