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Violences sexuelles : impunité quoi qu’il en coûte
#Violences #Femmes #impunité #Fondation des femmes
Article mis en ligne le 27 novembre 2022

L’impunité des agresseurs sexuels est une question d’argent. C’est ce que montre un rapport de la Fondation des femmes qui décortique un système cynique

Il y a quelques semaines, un mot dièse #OnNePortePasPlaintePourlArgent apparaissait sur les réseaux sociaux. Les victimes et associations d’aide aux victimes d’agressions sexuelles étaient exaspérées d’entendre la musique post #MeToo d’inversion d’accusation : les agresseurs et leurs complices criaient haut et fort que les plaignantes inventaient des histoires d’agression pour gagner de l’argent.

Le rapport de la Fondation des femmes intitulé « Cinq ans après #MeToo : le coût de la justice pour les victimes de violences sexuelles » remet les idées en place. Il est rédigé par deux expertes en coût de la misogynie, Lucile Peytavin et Lucile Quillet, l’historienne et la journaliste ont écrit deux livres remarqués sur le sexe de l’argent*. Et elles ne badinent pas avec les précisions chiffrées tirées de plusieurs enquêtes récentes venant, pour la plupart de l’Insee, des services de l’État ou d’associations reconnues.

Moins de 1% des auteurs de viols sont condamnés par la justice. Et seulement « 13% des 95 000 femmes victimes de viols ou de tentative de viol portent plainte pour les violences subies » rappellent les chercheuses. « 99% des auteurs de violences sexuelles sont des hommes. Seuls 8% des auteurs de violences sexuelles font l’objet d’une condamnation et on estime que moins de 1% des auteurs de viols sont condamnés. »

Alors quand il faut débourser 1500 à 3000 euros pour se constituer partie civile seulement, et envisager d’en dépenser au total plus de 10.000 – frais d’expertise médicales, frais d’avocats, consignations, suivi psychologique…- pour un résultat aussi décevant, les justiciables, victimes de violence sexuelle se découragent.

Plus rentable de défendre les agresseurs

Le système est pervers. Très souvent, les femmes n’ont pas cet argent ou ne peuvent pas y accéder quand leur agresseur est leur conjoint. Et l’aide juridictionnelle ? Le rapport montre qu’elle est « plus importante pour les agresseurs présumés que pour les victimes. » Les femmes étant parfois inéligible à cette aide en raison des revenus du conjoint. Il est, du coup, plus rentable pour les avocats de défendre les agresseurs. (...)

Le rapport douche aussi quelques illusions quant à un remboursement des frais de justice en fin de procès. (...)

Lucile Peytavin et Lucile Quillet insistent aussi sur le manque à gagner pour les victimes (...)

Elles rappellent aussi que dénoncer une agression sexuelle au travail se traduit le plus souvent par un licenciement suivi d’une période de chômage et d’un nouveau travail moins bien rému (...) néré…

Beaucoup de victimes s’arrêtent en cours de route. Mais pour celles qui vont jusqu’au bout… quelle indemnité ? Impossible de calculer une somme moyenne. Normalement c’est à l’agresseur de verser cette indemnité mais c’est le plus souvent le Fonds de Garanties des victimes de Terrorisme et d’autres Infractions (FGTI) qui prend le relais. Des cas d’indemnisation de 20.000 à 50.000 euros pour des viols sont rapportés mais ils sont rares. Et il faut attendre plus de 7 ans pour en arriver là.

Le plus souvent les victimes perdent sur tous les tableaux.