
(...)
D’où viennent les tensions inflationnistes ? Sûrement pas des hausses de salaires car ceux-ci sont bridés depuis plusieurs décennies par un chômage incurable et par la pression des actionnaires (l’un étant lié à l’autre). La hausse des prix des matières premières – énergie, agriculture, métaux – est une tendance lourde que même la crise économique ne réussit pas à enrayer.
Rien n’y fera : les prix des matières premières épuisables augmenteront. Et c’est tant mieux, sinon le gaspillage continuerait de plus belle. Mais la hausse des prix, bien que nécessaire, ne sera pas suffisante pour ramener à la raison un système déraisonnable.
En effet, sont en cause le modèle de production et de consommation et aussi la répartition des revenus.(...)
Il est donc économiquement inefficace et écologiquement dangereux de vouloir empêcher les prix des ressources de monter au fur et à mesure de leur raréfaction. Ce qu’il faut, c’est d’une part extirper tous les mécanismes spéculatifs en régulant politiquement au niveau mondial les marchés et en déprivatisant la production des matières premières, et d’autre part changer les politiques d’urbanisme, du foncier, du logement et des transports et réduire fortement la pauvreté monétaire. Tous les ménages doivent payer le vrai prix de l’énergie, mais aucun ne doit être exclu en raison d’un revenu dont la petitesse n’est due qu’à l’insolence de celui des maîtres du monde. (...)
Face à la crise, l’enjeu est d’assurer le bien-être social et la construction collective des biens communs de l’humanité[1] avec une économie plus sobre. Vive la hausse des prix des ressources naturelles si on remet en cause le capitalisme.(...)
Wikio