
« Ne Financez pas la Bombe 2015 », rapport publié par l’organisation néerlandaise PAX, identifie les institutions financières qui ont adopté, mis en œuvre et publié des politiques qui empêchent l’implication financière avec les entreprises qui produisent des armes nucléaires. 13 institutions financières, appelées les “bons élèves”, sont identifiées pour avoir mis en place des politiques irréprochables, soit 5 de plus par rapport à l’année dernière. Le rapport identifie également 40 autres institutions financières, soit 13 de plus que l’an dernier, qui ont engagé des démarches pour exclure les entreprises qui produisent des armes nucléaires de leurs investissements mais dont les politiques sont encore imparfaites, n’empêchant pas toutes les formes d’implications financières avec ces entreprises.
Le rapport montre donc qu’un nombre croissant d’institutions financières reconnaissent le caractère stigmatisant des armes nucléaires et ont adopté des politiques d’interdiction ou de limitation des investissements dans l’industrie d’armement nucléaire. Pour autant, ces politiques n’ont pas encore entraîné de baisse des investissements. Ce sont 493 milliards de dollars américains qui ont été investis par 382 banques, sociétés d’assurance, fonds de pension et gestionnaires d’actifs dans l’industrie de l’armement nucléaire depuis janvier 2012. 76 de ces institutions financières sont basées en Europe.
En France, 11 institutions financières ont mis à disposition environ 29 238 millions de dollars américains (soit 26 063 millions d’euros) aux entreprises productrices d’armes nucléaires depuis janvier 2012. Les investissements les plus lourds sont réalisés par la BNP Paribas, le Crédit Agricole et la Société Générale.
En adoptant et rendant public des politiques d’interdiction d’investissement dans l’industrie de l’armement nucléaire, certaines institutions financières s’engagent activement et démontrent la stigmatisation associée à ces armes de destruction massive. L’objectif est de montrer que les financeurs de l’armement nucléaire peuvent décider de ne pas, ou de ne plus financer l’industrie des armes nucléaires. Les politiques menées dans le secteur de la finance constituent une des clefs du débat international sur les armes nucléaires et leur financement. (...)