Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Politis
Web : souriez vous êtes analysés !
Article mis en ligne le 5 février 2013
dernière modification le 28 février 2013

L’analyse sémantique de contenus existe bel et bien, pour mieux espionner ce que nous faisons en ligne.

Le web sémantique ou web 3.0, on en parle depuis longtemps comme de la prochaine révolution informatico-communicationnelle, mais beaucoup s’imaginent que c’est encore de la science-fiction. Pourtant, l’analyse sémantique de contenus existe bel et bien, et on trouve sur ce secteur innovant tous ceux qui se font des brouzoufs en espionnant ce que nous faisons en ligne.

On en parlait justement il y a deux semaines (voir « Vie privée, rien ne va plus ! »), chacune de nos actions – que ce soit sur Internet ou sur son ersatz le « web des applis » – génère des données qui sont méthodiquement collectées, conservées et traitées pour anticiper sur ce que nous aimons, cherchons, lisons, achetons, la musique que nous écoutons et les films que nous regardons, nos centres d’intérêts, nos hobbies, nos passions même les plus secrètes.
Détecter la langue, les personnes, entreprises ou lieux évoqués...

Ces données très personnelles intéressent passionnément les magnats de l’industrie du search et du contenu que sont Google-Apple-Microsoft and Co, mais aussi les opérateurs de télécom et de services en ligne, les réseaux sociaux, les cybermarchands type Amazon, eBay, Fnac, Auchan et j’en passe. Si la loi informatique et libertés leur interdit (pour le moment) de sonder nos orientations politiques, sexuelles, religieuses, ils ne se gênent pas pour aspirer des masses de données tout aussi bavardes et privées, dans une totale opacité, pour, disent-ils main sur le cœur, nous offrir de meilleurs services (...)

en poussant un peu plus loin le raisonnement, demain, il est plausible et probable qu’ils sachent extraire la part signifiante de nos écrits en ligne, presqu’aussi sûrement qu’en décachetant l’enveloppe, en espionnant le téléphone ou en obligeant votre bibliothèque à donner la liste de vos emprunts. Pas pour nous fliquer, pour la plupart, mais certains succomberont à la tentation de la surveillance et du relevé d’empreintes sémantiques – pour contrôler leurs employés, détecter et anticiper ceci ou cela. Et ces données et analyses étant disponibles, l’État et la police ne se gêneront pas pour les requérir, connaître nos pensées et intentions, et nous suspecter, voire nous condamner pour une pensée déviante ou une « intention de faire ». Comme ce fut le cas pour le groupe de Tarnac.
(...)