
Réfugié depuis 2012 à l’ambassade d’Equateur à Londres, Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, a été arrêté
« Julian Assange, 47 ans, a été arrêté aujourd’hui, jeudi 11 avril, par des agents du service de la police métropolitain (MPS) à l’ambassade d’Équateur », a annoncé Scotland Yard.
Selon la police l’arrestation a été menée en vertu d’un mandat de juin 2012 délivré par le tribunal londonien de Westminster Magistrates, pour non présentation au tribunal. Julian Assange a été placé en garde à vue dans un commissariat londonien et sera « présenté au tribunal de Westminster dès que possible ». (...)
Dans une première réaction, Wikileaks a fait savoir que l’Équateur « a mis fin illégalement » à l’asile politique accordé à Julian Assange. (...)
L’ambassadeur équatorien a « invité » la police dans l’ambassade pour arrêter le militant d’un internet libre.
Important background for journalists covering the arrest of Julian #Assange by Ecuador : the United Nations formally ruled his detention to be arbitrary, a violation of human rights. They have repeatedly issued statements calling for him to walk free—including very recently. pic.twitter.com/fr12rYdWUF
— Edward Snowden (@Snowden) 11 avril 2019
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Westminster a choisi de l’arrêter car l’Équateur a révoqué l’asile accordé à Julian Assange. Dans le communiqué, il est indiqué que l’ambassadeur équatorien a lui-même invité la police anglaise à entrer dans l’enceinte de l’établissement pour l’interpeller.
Dans un second communiqué, les forces de l’ordre ont précisé que l’arrestation avait été faite à la demande des autorités américaines, en vertu de l’Extradition Act. Cela fait suite au mandat de 2017, conduit pour le motif de complicité avec Chelsea Manning.
Les révélations de WikiLeaks
Julian Assange avait fondé WikiLeaks en 2006, avec l’objectif de publier des documents confidentiels et les rendre accessibles à tous. En 2010, l’organisme a diffusé la vidéo d’une bavure militaire ayant coûté la vie à 18 personnes. Cette vidéo a été fortement médiatisée. C’est elle qui a conduit à l’arrestation de Chelsea Manning, qui travaillait dans l’armée américaine et avait transmis le document secret à WikiLeaks.
L’image de WikiLeaks a ensuite été entachée au fil des années. La plateforme tend volontiers vers la conspiration et la provocation : elle a publié sur Twitter des propos déplacés sur les attentats en France ou a diffusé une vidéo en se trompant de pays. C’est elle aussi qui a hébergé et diffusé les #MacronLeaks, juste avant la présidentielle française. Elle s’est aussi beaucoup impliquée dans la présidentielle américaine en accablant Hillary Clinton et en publiant des informations erronées servant aux camps pro-Trump. (...)
Assange n’est pas non plus exempt de critiques. Il a fait l’objet pendant plusieurs années d’une plainte en Suède. Il était accusé d’avoir commis une agression sexuelle. La plainte a été classée sans suite en mai 2017 par le parquet. Selon Julian Assange, il s’agissait d’un coup monté des États-Unis, qui lui en voulaient par rapport aux révélations qu’il avait faites. Il s’était réfugié pour cette raison dès 2012 dans l’ambassade d’Équateur, en Grande-Bretagne, là où la police ne pouvait venir le chercher. (...)