
Le groupuscule identitaire Les Natifs a recouvert trois photos de femmes, dont une vêtue d’un voile, exposées dans la basilique Saint-Denis au côté d’une trentaine d’autres portraits depuis cinq mois. C’est le point d’orgue d’une panique morale orchestrée ces dernières semaines par la fachosphère. Le parquet de Bobigny indique que deux militants des Natifs ont été placés en garde à vue le 14 mars.
« C’est tellement violent. C’est violent sur le symbole, c’est violent pour moi, mais c’est principalement violent pour elles », déplore Sandra Reinflet, photographe et autrice de l’exposition « Nouvelles Reines » présentée à la basilique de Saint-Denis (93) depuis septembre 2024.
« Elles », ce sont 31 femmes, souvent racisées, aux parcours accidentés, résidentes de Saint-Denis et d’Aubervilliers, dont les photographies sont visibles dans la nef et la crypte de l’édifice. Ces portraits, embellis par les reflets des vitraux du monument, racontent une trentaine de parcours de résilience d’habitantes de quartiers populaires.
Une exposition paisiblement installée dans le monument pendant près de cinq mois, mais brutalement ciblée par l’extrême droite depuis la fin février. Le 11 mars, des militants identitaires du groupuscule Les Natifs ont même attaqué trois portraits, les recouvrant d’un drap noir, avant d’y placer les portraits de sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc. (...)