
Côté états-unien en revanche, aujourd’hui, « la priorité absolue du président au Moyen-Orient est de mettre fin à la guerre à Gaza et le retour de tous les otages » israéliens, affirmait en conférence de presse, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, peu avant la rencontre avec Benyamin Nétanyahou. L’entretien entre les deux hommes, lundi 7 juillet, n’a pas débouché sur de grandes annonces. Au début du dîner, le président états-unien a simplement commenté : « Je ne pense pas qu’il y ait de blocage. Je pense que les choses se passent très bien. »
(...) La gestion de l’aide humanitaire est l’un des points sur lesquels butent les négociations. Le Hamas veut le retour du système mis en œuvre par l’ONU et les ONG internationales. Israël entend poursuivre l’aventure avec la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), opaque officine dont les activités ont créé un sanglant chaos dans l’enclave palestinienne : plus de 600 Palestinien·nes ont été tué·es en allant chercher de l’aide alimentaire depuis fin mai.
Une « ville humanitaire » à Rafah
La bande de Gaza, vaste champ de ruines où les habitant·es survivent dans des conditions inhumaines, est toujours sous le feu des bombes israéliennes. Plus de 57 000 Palestinien·nes ont été tué·es depuis le 7-Octobre. Lundi, cinq soldats israéliens ont été tués à Beit Lahia, dans le nord de Gaza, posant de nouveau, au sein d’une partie de la société israélienne, la question de l’objectif militaire de leur pays.
Les familles des otages font pression pour un accord rapide et surtout global, lors duquel tous les Israéliens encore détenus à Gaza seraient libérés. Leurs voix ne pèsent cependant pas grand-chose auprès des décideurs israéliens. Benyamin Nétanyahou ménage surtout l’aile suprémaciste de son gouvernement, dont le ministre des finances, Bezalel Smotrich. À Washington, le chef du gouvernement israélien a donc proposé de mettre fin au génocide avec un autre crime de guerre : le transfert des Palestinien·nes hors de Gaza.
Il a remis sur la table la proposition de Donald Trump, formulée en février lors de la précédente visite de Nétanyahou à Washington, la qualifiant de « vision brillante ». Le locataire de la Maison-Blanche avait alors évoqué une possible expulsion des Gazaoui·es vers l’Égypte et la Jordanie, provoquant un tollé.
Benyamin Nétanyahou a parlé lundi de « choix libre » laissé aux Palestinien·nes – oubliant de mentionner le fait qu’Israël a rendu la vie intenable dans l’enclave depuis vingt et un mois, poussant des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International à l’accuser de crimes de génocide à Gaza.
« Si les gens veulent rester, ils le peuvent mais s’ils veulent partir, ils devraient pouvoir le faire. Ce ne devrait pas être une prison », a ainsi dit Nétanyahou. Le premier ministre israélien a assuré travailler en « étroite » coopération avec les États-Unis pour « trouver des pays qui chercheraient à réaliser ce qu’ils ont toujours dit qu’ils voulaient, offrir un meilleur avenir aux Palestiniens. Nous sommes sur le point d’identifier plusieurs pays, et cela donnera aux Palestiniens la liberté de choisir ». Selon le quotidien israélien Haaretz cependant, aucun État n’a pour l’instant accepté. (...)