
C’est historique : avec 5 ONG, nous avons lancé une action de groupe contre l’État pour mettre fin aux contrôles d’identité discriminatoires.
Prenez-vous en photo avec ce même geste 🙅♀️ pour que cessent les contrôles au faciès.
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— Amnesty International France (@amnestyfrance) September 25, 2021
France. Action de groupe contre l’état pour mettre fin aux contrôles d’identité au facies
« La France n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher et sanctionner les contrôles d’identité au faciès, une forme de discrimination systémique », ont déclaré aujourd’hui six organisations françaises et internationales de défense des droits humains en lançant une action de groupe contre l’État français.
Me Antoine Lyon-Caen, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, porte l’affaire devant le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française, au nom de la Maison Communautaire pour un Développement Solidaire (MCDS), Pazapas, Réseau Égalité, Antidiscrimination, Justice Interdisciplinaire (Reaji), Amnesty International France, Human Rights Watch et Open Society Justice Initiative.
Cette action de groupe fait suite à une mise en demeure adressée le 27 janvier 2021 au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur et au ministre de la Justice pour leur demander d’engager des réformes structurelles et des mesures concrètes afin de mettre un terme aux pratiques policières discriminatoires, qui ont été reconnues par le président de la République. Les autorités n’ont pas répondu à la mise en demeure dans la période de quatre mois prévue par la loi. Les organisations regrettent ce silence, particulièrement douloureux pour celles et ceux qui subissent au quotidien ces discriminations insupportables.
Cette action de groupe constitue une procédure innovante en ce qu’elle permet à des associations de la société civile de demander à la justice de contraindre les autorités responsables à prendre les mesures utiles à la disparition des graves illégalités que constitue cette pratique généralisée. (...)
Les organisations requérantes demandent au Conseil d’État de constater le grave manquement de l’Etat consistant à laisser perdurer la pratique systémique des contrôles au faciès, et d’enjoindre aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour y remédier, notamment :
- réformer les contrôles d’identité. Après avoir expressément prohibé toute forme de discrimination, il s’agit de supprimer les contrôles d’identité administratifs et d’encadrer strictement le pouvoir de police lors des contrôles judiciaires ou sur réquisition, afin notamment de garantir que le contrôles ne soient fondés que sur un soupçon objectif et individualisé ;
- adopter des mesures et instructions spécifiques pour les contrôles ciblant les mineurs ;
- créer un système permettant de fournir aux personnes contrôlées un justificatif de leur contrôle et d’évaluer ces contrôles ;
- créer un mécanisme de plainte indépendant et efficace ;
- modifier les objectifs institutionnels, les directives et la formation de la police, notamment en ce qui concerne les interactions avec le public.
Cette action en justice historique intervient du fait de l’inaction des autorités françaises qui, depuis des années, laissent se perpétuer des pratiques illégales affectant quotidiennement un grand nombre de personnes en France. Elle prend appui sur les nombreuses preuves établissant que la police procède, de manière généralisée, à des contrôles d’identité au faciès sur la base de caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou supposée. (...)