
La ministre de la culture est renvoyée en correctionnelle pour corruption et trafic d’influence. Bien qu’elle conteste toutes les mises en cause, elle est accusée d’avoir été payée 900 000 euros par Renault pour défendre les intérêts du groupe lorsqu’elle était députée européenne.
MalgréMalgré ses multiples procédures, Rachida Dati ne pourra pas l’éviter. Mardi 22 juillet, les juges d’instruction qui enquêtent sur les liens entre Renault et Rachida Dati depuis 2019 viennent de décider qu’un procès aura bien lieu. L’actuelle ministre de la culture est renvoyée en correctionnelle avec l’ancien patron de la firme automobile en fuite au Liban, Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d’influence, d’après une information de l’AFP.
Dans le détail, l’ex-garde des Sceaux est poursuivie pour recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, pour corruption et trafic d’influence passifs. « Nous allons faire appel dès aujourd’hui de cette décision, qui est liée à une autre ordonnance que nous avons reçue le même jour », ont déclaré à l’AFP Olivier Baratelli et Olivier Pardo, les avocats de Rachida Dati. « Des recours sont toujours pendants mais ne font pas obstacle à ce que les magistrats instructeurs rendent leur ordonnance de fin d’information », précise une source judiciaire à Mediapart.
La maire du VIIe arrondissement de Paris conteste toutes les accusations et a multiplié les procédures pour tenter d’annuler la procédure, en vain. (...)
Pour le PNF, Rachida Dati aurait été chargée de jouer les lobbyistes et d’influencer le Parlement européen sur les questions relatives à la législation automobile pour le compte de l’entreprise, pour 300 000 euros par an pendant trois ans.
La date de ce procès sera aussi un élément clé pour Rachida Dati, qui envisage, selon Le Parisien, de se présenter à l’élection législative partielle dans le VIIe arrondissement de Paris, avant de viser la mairie de Paris en 2026. Une audience de mise en état est prévue pour le 29 septembre 2025, pour arrêter la date de ce procès. La ministre pourra alors savoir si elle aura ou non le champ libre avant les élections, d’autant qu’en cas de condamnation, elle risque dix ans de prison et une peine d’inéligibilité.
D’autres graves mises en cause
Outre ce procès, la ministre est mise en cause dans de nombreuses autres affaires. Les liens entre le groupe Orange et Rachida Dati questionnent notamment, après les révélations de Libération affirmant qu’elle avait touché plus de 800 000 euros lorsqu’elle était au Parlement européen. (...)
Malgré ces mises en cause, toutes contestées par Rachida Dati et ses avocats, la maire du VIIe arrondissement a été reconduite à son poste au ministère de la culture. Et bénéficie toujours du soutien assumé du président de la République. Selon RTL, Emmanuel Macron a dit « prendre note » de ce renvoi et a confirmé son maintien dans le gouvernement.