
La direction de la giga-factory Tesla près de Berlin s’affranchit du droit du travail en coupant dans les revenus de ses salariés malades, jusqu’à les pousser à un départ sans indemnités. L’oligarque états-unien, Elon Musk, atteint ainsi, et cette fois en Europe, un nouveau stade suprême de la dérégulation sociale.
La direction de la giga factory Tesla de Grünheide près de Berlin défraye la chronique outre-Rhin en pratiquant des coupes dans la rémunération des travailleurs en congés maladie. Le groupe d’automobiles électriques d’Elon Musk rajoute ainsi un nouveau degré d’arbitraire dans une usine où la dérégulation sociale a déjà été poussée au maximum.
Inaugurée il y a 3 ans l’usine de 11 000 salariés qui fabrique le SUV Y du constructeur destiné au marché européen, s’est affranchie, dès son démarrage, du modèle social allemand et singulièrement de ses références dans l’ensemble du secteur métallurgique et automobile du pays.
Pour y parvenir l’oligarque états-unien a bénéficié de la complicité des autorités fédérales et du Land de Brandebourg, en vertu d’une très grande coalition rassemblant CDU, libéraux SPD et Verts. En même temps qu’elles lui ont déroulé le tapis rouge celles-ci ont accepté en effet toutes ses conditions d’installation.
À Grünheide, pas de syndicat ni de convention collective
Résultat : l’entreprise a pu s’affranchir de toutes les règles sociales locales pour fonctionner selon les critères du capitaliste états-unien le plus autoritaire et libertarien. (...)
La direction se dit confrontée à un niveau bien trop élevé d’absentéisme. Il atteindrait jusqu’à 17 % de la masse salariale. Mais cet état de fait traduit avant tout les très mauvaises conditions de travail qui règnent dans l’usine. (...)
Dans une période où le chiffre d’affaires européen du groupe a tendance à se réduire comme peau de chagrin, la méthode suscite les plus fortes inquiétudes du côté d’IG Metall. Car elle pourrait constituer le prélude à des licenciements de masse, à bon compte, sur le dos des nombreux salariés qui ont signé, il y a 3ans, des contrats d’embauche… « dérogatoires. » (...)