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Paris Luttes infos
Appel à un cortège internationaliste pour la manifestation : Contre le fascisme, pour la justice : réponse internationaliste le 11 janvier
#Kurdes #antifascisme
Article mis en ligne le 2 janvier 2025
dernière modification le 31 décembre 2024

Le 9 janvier 2013 et le 23 décembre 2022, deux attentats frappaient le coeur de Paris. A deux reprises, trois militant·e·s kurdes étaient brutalement assassiné·e·s. Le 9 janvier, c’est Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez qui sont victimes d’un triple féminicide commis par un agent infiltré du MIT (services secrets turcs). Presque dix ans plus tard, c’est Evîn Goyî, Mîr Perwer et Abdurrahman Kizil qui sont assassiné·e·s au Centre culturel kurde Ahmet Kaya.

Sakine Cansiz (Sara) était, notamment avec Abdullah Öcalan, l’une des sept fondatrices du PKK (le Parti des travailleuses et des travailleurs du Kurdistan, mouvement de libération national kurde). Après avoir subi la torture dans les geôles turques, elle a été à l’origine de l’armée des femmes (YJA-Star). Fidan Dogan (Rojbîn), responsable dans la diplomatie du CDK-F (Conseil démocratique kurde en France), était en contact régulier avec les organisations de la gauche française mais aussi les représentant·e·s de l’État. Leyla Şaylemez (Ronahî) était une jeune militante, organisée dans la branche de la jeunesse. Tout comme Sakine Cansiz, Evîn Goyî était une des pionnières de la révolution des femmes. Elle a combattu dans les quatre parties du Kurdistan et avait été blessée au Rojava. Mîr Perwer, chanteur reconnu, avait demandé l’asile en France pour pouvoir chanter dans sa langue. Abdurrahman Kizil s’était lui refugié dans le pays après avoir fui son village attaqué par l’armée coloniale turque.

Nous savons pertinemment que derrière ces deux attentats plane l’ombre de l’État fasciste turc, via ses services secrets. Plusieurs enquêtes journalistiques ont démontré la responsabilité du MIT dans le triple féminicide de 2013 et de nombreux éléments portent à croire à une implication à minima incitatrice dans l’attentat de 2022. Depuis, plusieurs tentatives d’assassinat ou actions planifiées par le MIT visant des journalistes, des militant·e·s, des politicien·ne·s (dont des ancien-ne-s député-es kurdes) ou opposant·e·s turcs en exil ont été déjouées sur le sol européen.

Pourtant, dans la plupart des cas, ces actions et intimidations ont lieu avec la complaisance des États impérialistes occidentaux, qui dissimulent ou minimisent à chaque fois la responsabilité de la Turquie. C’est ce que font les gouvernements français successifs en maintenant le « secret défense » sur des preuves nécessaires à l’enquête judiciaire sur le triple assassinat de 2013 ou encore en refusant de collaborer avec la police belge à propos des activités de plusieurs hommes soupçonnés de tentative d’assassinat à Bruxelles.

Si de nombreux agents et indicateurs des services de renseignement turcs peuvent opérer sans être inquiétés sur le sol français, les militant·e·s kurdes sont elles et eux harcelé·e·s par les autorités et peuvent servir de monnaie d’échange avec la Turquie, comme le révélait il y a peu une enquête du journal Marianne (...)

Dans un même temps, l’État français continue sa collaboration avec la Turquie, en maintenant ses relations commerciales et économiques avec le pays, en fournissant armes et équipements à l’armée turque et ce malgré les violations flagrantes des droits humains dans le pays et les zones qu’il occupe en Syrie. Le régime turc continue en effet à réprimer chaque voix de contestation, vole les mairies kurdes, emprisonne à tout va et impose l’isolement à de très nombreux.ses prisonnier·e·s politiques. Par exemple, aucune nouvelle d’Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 sur une île prison, ne nous était parvenue pendant plus de 44 mois jusqu’à son message du 23 octobre 2024. Ces pratiques inhumaines et relevant de la torture n’ont jamais été condamnées par la France, qui elle aussi emprisonne Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais de la cause palestinienne, depuis 1984 alors qu’il est libérable depuis 20 ans.

Cette collaboration de la France se fait aussi en dépit des multiples violations du droit international et crimes de guerre commis par la Turquie via ses bombardements et frappes de drone en Irak et en Syrie. (...)

Face à cette unité des États impérialistes, il est impératif de construire une lutte internationaliste et antifasciste. C’est pour cette raison que nous invitons toutes les forces politiques, syndicales et associatives qui se reconnaissent dans cet appel à se mobiliser le 11 janvier 2025 à Paris, à nos côtés, pour construire un bloc internationalistes lors de la manifestation pour les 6 camarades kurdes assassin-é-es à Paris. (...)