“Tout a commencé le jeudi [6 novembre] au marché d’Échel, un village de la commune de Tonka [dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali]. Comme c’est le jour du marché hebdomadaire, Mariam filmait des scènes de la vie locale. Les terroristes présents sur place ont cru qu’elle les filmait.”
Ce témoignage anonyme d’un ressortissant de Tonka, interrogé par le site d’information Sahélien.com, décrit les circonstances dans lesquelles Mariam Cissé a été enlevée par des hommes armés, avant d’être exécutée. Âgée d’une vingtaine d’années, cette commerçante était surtout connue sur les réseaux sociaux, et suivie en particulier sur TikTok par 95 000 abonnés.
Des posts favorables à l’armée
“Ses vidéos [montraient] le quotidien à Tonka, les traditions locales et la vie communautaire. Son profil était devenu populaire auprès d’un public jeune et connecté”, précise le journal béninois La Nouvelle Tribune.
Mariam Cissé exprimait aussi dans ses posts son soutien aux militaires maliens, ce qui lui avait valu au cours du mois d’août des messages d’avertissement de la part de certains djihadistes présents dans cette zone, indique le média allemand Deutsche Welle. (...)
La nouvelle de sa mise à mort a provoqué un fort émoi au sein de la population, résume Alhousseini Alhadji, journaliste et directeur de la radio Jamana, a Tombouctou, dans les colonnes de la Deutsche Welle. Et d’ajouter : “C’est l’une des rares fois qu’une femme est exécutée publiquement dans ces conditions, après avoir été enlevée.”
Si certains internautes “ont qualifié l’assassinat de Mariam Cissé de ‘tragédie nationale’”, cette exécution n’a pas été revendiquée. Quant au gouvernement malien, il ne s’est pas encore prononcé, constate le site de la radio internationale allemande. (...)