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France24/AFP
Au Pakistan, au moins 150 disparus après des pluies de mousson torrentielles
#Pakistan #mousson #pluies #inondations #urgenceclimatique
Article mis en ligne le 18 août 2025

Près de 150 personnes sont portées disparues dans le nord du Pakistan, où secouristes et habitants fouillent les décombres depuis trois jours après des moussons ayant fait près de 350 morts, a annoncé dimanche l’Autorité provinciale de gestion des catastrophes.

Les équipes de secours pakistanaises sont engagées dans une course contre-la-montre dans le nord du Pakistan, dimanche 17 août, pour retrouver des survivants parmi les quelque 150 personnes portées disparues après des pluies de mousson dévastatrices. Une catastrophe naturelle qui a fait près de 350 morts dans des villages montagneux souvent difficiles d’accès.

Dans le seul district de Buner, "au moins 150 personnes sont portées disparues et pourraient être coincées sous les débris de leurs maisons ou avoir été emportées par les eaux", a annoncé dimanche à l’AFP Asfandyar Khattak, directeur de l’Autorité provinciale de gestion des catastrophes pour la province du Khyber-Pakhtunkhwa.

Mais "leurs chances de survie sont désormais très minces", assure Bilal Ahmed Faizi, porte-parole des secours de la province, précisant qu’au total, "une dizaine de villages ont été dévastés par ces pluies torrentielles".

Pourtant, inlassablement, les 2 000 secouristes déployés par l’Autorité de gestion des catastrophes de la province dans les villages les plus touchés fouillent, aux côtés des habitants, les débris. Dans le district de Buner, en partie enseveli sous une coulée de boue et qui recense au moins 208 morts, les survivants refusent d’évacuer pour aider. (...)

Mais le travail des secouristes, qui peinent à accéder à des zones reculées, est entravé par "les fortes pluies, les glissements de terrain et les routes bloquées qui empêchent les ambulances d’accéder et les forcent à se déplacer à pied", note Bilal Ahmed Faizi.
"Maisons rasées, bétail décimé"

Alors que près d’un Pakistanais sur deux vit déjà sous le seuil de pauvreté, les habitants des villages dévastés disent avoir tout perdu. Les autorités ont déclaré plusieurs districts "sinistrés", comme à Buner, où maisons, magasins et véhicules ont été balayés par la boue.

"Toute notre communauté, déjà pauvre, est affectée. Cette route était notre seul accès, et elle aussi a été emportée", raconte Syed Wahab Bacha. "Tout ce que nous possédions a été détruit, même les maigres économies des habitants ont été emportées par les eaux", abonde Nour Mohammed.

"Les maisons ont été rasées, le bétail décimé et les cultures dévastées, il faut que le gouvernement aide les gens", lance de son côté Aziz Buneri.

Traumatisés, les habitants racontent avoir été surpris par les crues lorsqu’un violent orage a éclaté. "Les eaux nous ont encerclés. Nous étions coincés et n’avions plus aucune solution pour sortir de notre maison", poursuit Syed Wahab Bacha.

"La mousson va s’intensifier"

Depuis jeudi, les pluies torrentielles ont provoqué inondations, crues et glissements de terrain qui ont emporté des villages entiers et laissé de nombreux habitants prisonniers des décombres. La plupart des victimes ont été emportées par des crues subites, sont mortes dans l’effondrement de de leur maison ou ont été électrocutées.

La province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, frontalière de l’Afghanistan, a enregistré à elle seule 317 décès en deux jours, soit la moitié des morts de cette saison de mousson, selon les autorités. (...)

"L’intensité de la mousson cette année est 50 à 60 % supérieure à celle de l’année dernière", a déclaré dimanche le lieutenant-général Inam Haider, président de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes.

Pour Syed Muhammad Tayyab Shah, de la même agence gouvernementale, "l’intensité de la mousson va encore augmenter jusqu’à la fin du mois d’août". (...)