
« La Bourse du travail, c’est un bien public qui contribue à créer du lien, à une époque où les difficultés économiques ne cessent de creuser des fractures sociales », rappelle cette tribune, alors que la mairie d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, menace de la fermer.
Le jeudi 28 septembre 2023, la maire d’Aubervilliers, Karine Franklet, a cru possible d’annoncer, au détour d’un débat sur les travaux du « Grand Paris », la fermeture de la Bourse du travail et l’expulsion des organisations syndicales de la ville !
Malgré des demandes réitérées y compris de la part des 8 Unions départementales unanimes, ce n’est que suite à un rassemblement devant le conseil municipal du 9 novembre, ayant entrainé l’annulation du dit conseil, que la maire et son cabinet ont daigné recevoir les organisations syndicales. Pour leur dire en substance : « vous coûtez trop cher », « le syndicalisme relève du privé », « vous êtes des associations comme les autres, donc passez par la maison des associations si vous souhaitez des salles ». (...)
Disparition d’un outil consacré à la défense et à la promotion des droits
Comment imaginer un instant la disparition de la Bourse du travail d’Aubervilliers ? Cela reviendrait à priver les salarié·es et les habitant·es d’Aubervilliers d’un outil entièrement consacré à la défense et à la promotion des droits. Chaque année des milliers d’Albertivillarien·nes poussent la porte de la Bourse du travail et y trouvent écoute, conseils et services. Des travailleurs sans papiers qui ont obtenu leur régularisation, des employés ayant gagné au tribunal des prud’hommes, des salarié·es a qui ont arraché des augmentations de salaires, des licenciements abusifs requalifiés, un management toxique dénoncé et réformé, un patron malveillant qui revient à des méthodes plus conformes … nombreux sont les exemples d’interventions syndicales utiles au quotidien, qui n’auraient pu se réaliser sans l’intervention des militant·es des syndicats de la Bourse du Travail. (...)
« Déterminé·es à défendre notre maison commune »
Envisager de détruire un tel bien public, c’est agir à l’encontre des intérêts des Albertivillarien·nes. Aubervilliers, ville populaire, ne peut laisser ainsi détruire sa maison des solidarités, des engagements pour l’intérêt général, des luttes sociales, de la défense des droits ! Aucune ville de l’envergure d’Aubervilliers ne se permet en France en 2023 de refuser la mise à disposition de cet équipement essentiel aux activités syndicales et aux salarié·es.
L’équipe municipale doit sortir d’une lecture partisane et de ses idées préconçues sur les activités syndicales : la présence d’une Bourse du travail sur une ville de 100 000 habitant·es est désormais un standard de la vie démocratique de notre époque. (...)
Pétition :
– La Bourse du Travail : une maison pour tou-tes les Albertivillarien-nes. Défendons la !