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Secours Rouge
Bangladesh : Répression brutale contre des enseignants
#Bangladesh #repression #enseignants #manifestation
Article mis en ligne le 21 février 2025
dernière modification le 19 février 2025

La répression policière a frappé fort à Dhaka où une manifestation pacifique d’enseignants primaires a été violemment dispersée le 16 février. Les forces de l’ordre ont chargé les manifestants à coups de matraques, gaz lacrymogène et canons à eau, alors qu’ils réclament leur réintégration après l’annulation de leur recrutement. Plusieurs blessé·es sont à déplorer. Les enseignants sont la cible de violences d’État, le 9 et le 13 février, des attaques similaires avaient déjà eu lieu. Depuis 11 jours, ils manifestent pour récupérer leurs postes supprimés.

Lire aussi :

 (ONU/Haut Commissariat aux Droits de l’Homme)
Bangladesh : un rapport de l’ONU révèle la répression brutale et systématique des manifestations et demande justice face aux graves violations des droits humains commises

Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), l’ancien gouvernement, les services de sécurité et de renseignement du Bangladesh, ainsi que des éléments violents associés au parti de la Ligue Awami se sont systématiquement livrés à une série de violations graves des droits humains au cours des manifestations étudiantes de l’année dernière.

S’appuyant sur les témoignages de hauts fonctionnaires et d’autres éléments de preuve, le rapport montre également l’existence d’une politique officielle visant à attaquer et à réprimer violemment les manifestants et les sympathisants antigouvernementaux, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’existence de crimes contre l’humanité nécessitant d’urgence une enquête pénale plus approfondie.

Sur la base des décès signalés par de nombreuses sources crédibles, le rapport indique que jusqu’à 1 400 personnes ont été tuées entre le 15 juillet et le 5 août, et que des milliers d’autres ont été blessées, la grande majorité d’entre elles ayant été abattues par les forces de sécurité du Bangladesh. Le rapport indique que 12 à 13 % des personnes tuées étaient des enfants. La police du Bangladesh a indiqué que 44 de ses agents avaient été tués.

Si les manifestations ont été déclenchées par la décision de la Haute Cour de rétablir un système de quotas dans les emplois de la fonction publique, elles étaient ancrées dans des griefs beaucoup plus larges découlant d’une politique et d’une gouvernance destructrices et corrompues renforçant les inégalités économiques. Le rapport explique que pour rester au pouvoir, l’ancien gouvernement a systématiquement tenté de réprimer ces manifestations par des moyens de plus en plus violents. (...)

Le rapport a constaté que les forces de sécurité tuaient ou mutilaient les manifestants de manière délibérée et inadmissible, y compris lors d’incidents au cours desquels des personnes ont été abattues à bout portant (...)

Les femmes qui ont été en première ligne des manifestations initiales, notamment celles à la tête du mouvement de contestation, ont également été victimes d’arrestations arbitraires, d’actes de torture et de mauvais traitements, ainsi que d’attaques de la part des forces de sécurité et des partisans de la Ligue Awami. Le rapport fait état de violences fondées sur le genre, notamment d’agressions physiques et de menaces de viol, visant à dissuader les femmes de participer aux manifestations.

Le document indique par ailleurs que la police et d’autres forces de sécurité ont tué et mutilé des enfants et les ont soumis à des arrestations arbitraires, à des détentions dans des conditions inhumaines et à la torture. (...)

Le rapport fournit un ensemble détaillé de recommandations visant à réformer les secteurs de la sécurité et de la justice, à abolir une série de lois et d’institutions répressives conçues pour étouffer la dissidence civique et politique, et à mettre en œuvre des changements plus larges au niveau du système politique et de la gouvernance économique.

« La meilleure façon pour le Bangladesh d’aller de l’avant est de faire face aux horribles torts commis pendant cette période, par le biais d’un processus global de vérité, d’apaisement et de responsabilité, de réparer les séquelles laissées par les graves violations des droits humains et de veiller à ce qu’elles ne se reproduisent plus jamais », a déclaré le Haut-Commissaire. « Le Haut-Commissariat se tient prêt à contribuer à ce processus vital de réforme et d’établissement des responsabilités à l’échelle nationale. »