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« Beaucoup de joie » : les espoirs d’une Syrienne de France
#Syrie #refugies #migrants #immigration
Article mis en ligne le 19 décembre 2024
dernière modification le 17 décembre 2024

Après la chute d’Assad en Syrie, Rindala, exilée syrienne en France et engagée pour la révolution dès 2011, vit à distance une course contre la montre pour empêcher l’arrivée d’un nouveau régime autoritaire dans son pays.

Sa famille a subi le « système officieux de la terreur » d’Assad et s’est échappée de Syrie au compte-goutte. Rindala, Syrienne de 31 ans, a quitté son pays en 2012 et vit aujourd’hui en France. Face à la chute du régime qui a persécuté les siens, elle n’en revient toujours pas. « Ça fait 14 ans qu’on attendait ça, on a déjà vécu beaucoup de déception, témoigne-t-elle. J’ai du mal à le croire. C’est beaucoup de joie, d’euphorie. »

Rindala est l’une des cofondatrices de la Cantine syrienne, un collectif basé à Montreuil, à côté de Paris, et engagé pour la révolution syrienne. Aujourd’hui, depuis l’exil, noyée sous la masse d’information et la rapidité avec laquelle son pays se transforme, elle espère une auto-organisation populaire dans une Syrie tout juste sortie de décennies de règnes de la famille Assad.

« Le pays ne doit pas tomber de nouveau dans le despotisme », insiste la jeune femme. La joie après la chute du régime n’éteint pas complètement son inquiétude face aux profils des rebelles qui ont pris Damas le 8 décembre, les rebelles d’HTS, un groupe islamiste lié à Al-Qaida jusqu’en 2016. Elle craint leur tendance autoritaire.
Des conseils locaux

Mais « les Syrien·nes ont une réaction allergique à n’importe quelle forme de dictature », assure-t-elle. Aujourd’hui, la réfugiée souhaite pouvoir rentrer à Damas « rien que pour ressentir la joie du retour ». Mais aussi pour participer à l’organisation d’une lutte populaire (...)

Ses « camarades » présents en Syrie lui font remonter des initiatives d’auto-organisation. « Dans quelques villes syriennes, des comités populaires se montent pour nettoyer et reconstruire les quartiers, rapporte-t-elle. Des réunions de centaines de personnes sont tenues pour élire des "conseils locaux” à qui dédier la gestion quotidienne des villes. Des pourparlers sont entamés avec HTS pour garder un pouvoir citoyen. » La ferveur révolutionnaire de 2011 reprend peu à peu. Le slogan de l’époque, « Le peuple veut la chute du régime » a déjà été remplacé par certains « Le peuple veut la chute du prochain président ».