
Sur les péripéties du site mobilisation10septembre.blog et de son forum Telegram
– Quelques articles de presse (infos à prendre avec des pincettes, d’autant que https://mobilisation10septembre.blog a indiqué ensuite sur Telegram avoir été piraté et n’avoir pas contacté de journalistes...)
- https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/qui-se-cache-derriere-bloquons-tout-l-appel-a-la-mobilisation-du-10-septembre-contre-francois-bayrou_252974.html
- https://www.liberation.fr/checknews/cest-quoi-le-mouvement-bloquons-tout-qui-appelle-a-un-arret-total-du-pays-a-partir-du-10-septembre-20250723_QCJAN2GZZ5ACPD2JKID4S7GSL4/
- https://www.humanite.fr/social-et-economie/budget/un-arret-total-et-illimite-du-pays-cest-quoi-ces-appels-a-bloquer-la-france-le-10-septembre
- des tas d’autres médias ont repris à peu près les mêmes éléments
– A ce stade, on pouvait se dire que soit https://mobilisation10septembre.blog était piloté par l’extrême droite, soit par des confusionnistes (de gauche ?) voulant mélanger les genres (la deuxième option étant la plus probable, vu les propos des deux admins non propriétaires des sites on les voit mal rouler vraiment pour l’extrême droite).
– Ensuite, mobilisation10septembre.blog a lancé un canal Telegram (https://t.me/+EJSGIjsxGKsyMmQ0 fermé depuis), ou apparaissaient deux modérateurs (y en avait peut-être d’autres), dont Maxime Mayoral (cité d’ailleurs dans des articles de presse), qui disaient ne pas être les propriétaires du site ni du canal Telegram.
– Des milliers de personnes ont vite rallié ce Telegram (plus de 6000 au plus haut).
Y avait de tout, des personnes de gauche, de droite, et pas mal aussi d’extrême droite.
C’était un flot de millers de messages de tout et de n’importe quoi, du bon et du très mauvais, de trolls en tout genre, de types d’extrêmes droites vindicatifs, de paroles sensées et diverses de gauche, de gilets jaunes, etc (un gros fouilli, car ils s’imaginaient « débattre » en ligne à plusieurs milliers de personnes ! En plus avec des idées très divergentes et souvent inconciliables).
Avec sans doute des tentatives de prendre le contrôle des fils ou de la modération.
Il y avait souvent l’idée de faire peuple tous unis, d’être ensemble malgré les divergences contre un « ennemi commun » (la macronie ?, le libéralisme ?, les politicards ?).
Ce qui à mon avis est un doux rêve, sympathique. On ne peut pas « faire peuple » sur le net, surtout avec des personnes très fragmentées dans des tas de classes sociales et sous catégories. Et puis impossible de concilier bien sûr les idées nuisibles des militants d’extrême droite avec les idéaux de gauche.
Avec des gens de droite classique (pas les courants types Retailleau/Cioti), y a peut-être moyen de s’entendre temporairement sur quelques trucs, pas avec les militants des extrêmes droites. Peut-être que des gens un peu égarés dans l’extrême droite pourraient évoluer positivement, mais pas sur internet, plutôt dans la lutte, comme ça s’est vu durant le soulèvement des gilets jaunes.
S’il est possible de « faire peuple », c’est dans la lutte sur le terrain et les diverses actions ensemble, là où on peut vraiment débattre, se rencontrer, évoluer, réfléchir, observer..., puis par une vraie démocratie directe qui viserait l’égalité sociale, ce sera jamais sur internet quelles que soient les bonnes volontés.
Internet peut servir à communiquer, à établir un premier contact, à se motiver.
– Malgré tout un flot de messages foireux, inutiles ou parasites, il y avait aussi des tentatives d’organisation, de lancer des groupes locaux qui pourraient ensuite se rencontrer, des groupes de travail plus circonscrits.
Il y avait aussi quand même pas mal de propos (majoritairement), références et visuels bien ancrés à gauche, et même parfois anarchistes.
C’est sans doute un peu subjectif comme analyse, d’autant que je n’ai évidemment pas tout lu, des milliers de messages défilaient non stop !
– Le 24 juillet, le(s) initiateur(s) du site mobilisation10septembre.blog annoncent avoir été piratés (...)
[26/07/2025 19:42]
📢 RAPPEL : NOUS AVONS DES DROITS. ⚖️
✊ Le droit de manifester est un droit fondamental, garanti par :
– la Constitution (préambule de 1946),
– la Convention européenne des droits de l’homme (article 11),
– et la Déclaration des droits de l’Homme (article 10 & 11).
📝 Une manifestation déclarée ne peut être interdite que si elle constitue une menace grave pour l’ordre public.
Le simple fait d’être nombreux, en désaccord, ou bruyants n’est pas une menace.
📌 Rester debout, organisé et uni n’est pas un délit. C’est un devoir civique.
❌ Toute tentative d’intimidation ou d’interdiction injustifiée est une atteinte à nos libertés.
Et chaque atteinte renforce notre détermination. (...)
Nous avons reçu un courrier du ministère de l’Intérieur :
👉 Le mouvement du 10 septembre a été interdit.
Cela complique évidemment l’organisation. Mais ça ne fait que renforcer notre conviction : ce que nous faisons dérange.
🔥 Plus que jamais, il faut rester calmes, solidaires et déterminés. (...)
📢 COMMUNIQUÉ IMPORTANT –
Le mouvement “Bloquons Tout” a montré une force collective incroyable. Mais face à des incertitudes juridiques majeures et des pressions croissantes, il nous faut agir avec responsabilité.
👉 Nous décidons donc de suspendre l’appel à mobilisation, par principe de précaution.
Et le compte Telegram sera fermé prochainement pour éviter toute confusion ou récupération.
⚠️ Ce n’est pas la fin d’un élan : c’est une pause nécessaire.
Nous remercions chaque personne engagée. L’énergie est là, intacte. Elle saura ressurgir.
✊ Force à toutes et tous. La suite dépendra de nous, ensemble.
📢 COMMUNIQUÉ IMPORTANT
Le mouvement “Bloquons Tout” a grandi vite, très vite. Grâce à vous toutes et tous, une véritable énergie populaire s’est soulevée.
Mais face aux pressions et incertitudes actuelles, nous faisons le choix de la responsabilité.
🎯 Nous ne voulons pas mettre qui que ce soit en difficulté.
Nous refusons de précipiter un mouvement dans la confusion ou dans un cadre juridique flou.
🛑 C’est pourquoi, sauf changement clair d’ici lundi, nous envisageons de suspendre l’appel au blocage.
Ce n’est ni une défaite, ni un abandon : c’est un temps de pause pour garantir un cadre solide et sécurisé à la suite.
✊ Rien n’est perdu. L’esprit de ce mouvement est là, plus vivant que jamais.
Merci à toutes et tous pour votre engagement. On revient vite vers vous.
Lire aussi :
– (L’internaute)
Blocage du 10 septembre 2025 : le mouvement social va-t-il tenir ? Déjà une carte des mobilisations
Un appel à "bloquer le pays" dès le 10 septembre 2025 circule largement sur les réseaux sociaux. Il est porté par un collectif de citoyens souhaitant dénoncer les mesures budgétaires prévues par François Bayrou pour 2026.
Les annonces budgétaires du Premier Ministre François Bayrou, visant à économiser près de 43 milliards d’euros en 2026, suscitent manifestement colère et incompréhension, tant du côté des syndicats que parmi la population. En réaction, un collectif citoyen appelle à une mobilisation d’ampleur le 10 septembre 2025, avec un mot d’ordre clair : bloquer le pays. L’appel circule largement sur les réseaux sociaux via le hashtag #Mobilisation10Septembre.
"Ce mouvement est né parce qu’on en a marre", peut-on lire sur le site internet mobilisation10septembre, désormais inaccessible ce mardi 29 juillet car "les auteurs ont supprimé ce site" d’après le message d’erreur. "Marre de voir Bayrou détruire ce qu’il reste de justice et de solidarité. Assez des coupes, assez des sacrifices toujours imposés aux mêmes, assez de l’austérité qui écrase les gens pendant que les puissants continuent tranquilles." Un appel à la mobilisation générale qui rappelle les débuts du mouvement des Gilets jaunes en 2018 contre l’augmentation du prix de l’essence.
D’après l’un des initiateurs, un trentenaire se disant salarié d’Enedis interrogé par Le Parisien, le collectif "Mobilisation10septembre" serait initié par une vingtaine de personnes, rencontrées via les réseaux sociaux. Le collectif, qui se veut apolitique et indépendant des syndicats, a choisi cette date "parce que c’est la rentrée sociale, le moment où tout redémarre" (...)
En discutant en ligne, plusieurs membres ont constitué des petits groupes puis se sont retrouver physiquement, comme ce fut le cas le lundi 28 juillet, lors d’une réunion organisée dans le parc des Buttes-Chaumont à Paris, à laquelle franceinfo a pu assister.
Boycott, désobéissance et solidarité
Le collectif appelle alors à un "arrêt total du pays" à partir du 10 septembre 2025, une action qu’il veut "pacifique pour dénoncer les injustices et reprendre le pouvoir collectivement". Les organisateurs, qui souhaitent rester anonyme pour le moment, annoncent trois "modes d’action". D’abord, un boycott : cesser les achats dans les grandes surfaces, retirerson argent des banques, limiter la consommation (essence, fast-fashion…), et arrêter de travailler si possible (congés, arrêts maladie…)
"Après le boycott, vient la désobéissance", décrient ils sur leur site. Le mouvement appelle à un "refus collectif de remplir certaines obligations" (déclaration, formulaire), à la "rétention ou ralentissement volontaire dans les services publics", mais aussi à "l’occupation pacifique de lieux symboliques (préfecture, mairies, antenne CAF)" ou encore "blocages ciblés" de routes ou de dépôts logistique. "A partir du 10 septembre, on entre en résistance civique".
Seulement, "ce mouvement ne tiendra que si on se soutient les uns les autres", d’après les organisateurs. Alors, ils appellent à la "solidarité citoyenne" à travers la création des caisses de grève et de soutien local, l’organisation de repas partagés ou encore l’ouverture d’espaces de discussion et de coordination dans chaque quartier et village, et le partage des savoirs.
Une carte des rassemblements déjà publiée (...)
Le collectif a déjà publié une carte des rassemblements et blocages sur son site internet. Des actions sont prévues le 10 septembre dans de nombreuses villes de France : Amiens, Angers, Avignon, Besançon, Bordeaux, Brest, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Le Mans, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Metz, Montpellier, Nancy, Nice, Orléans, Pau, Poitiers, Reims, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Troyes, Valenciennes. Des blocages stratégiques sont aussi programmés, notamment au Port du Havre et des Raffineries en Ile-de-France. Pour autant, aucun blocage de rond-point, cœur des mobilisations des gilets jaunes, n’a été annoncé pour l’instant.
"Vigilance" du côté de Matignon
Selon les informations de Playbook, la newsletter de Politico, le mouvement "Bloquons Tout" ne suscite pas d’inquiétude majeure au sein du gouvernement. "Bien sûr" qu’ils doivent se montrer attentif, confie un ministre par message, mais l’essentiel est de "convaincre qu’il est toujours mieux de discuter et de négocier que de tout rejeter en bloc". Selon le média, la politique budgétaire jugée “austéritaire” de François Bayrou est scrutée de près à Matignon, mais le gouvernement préfère attendre de voir si la mobilisation en ligne prend de l’ampleur dans les jours à venir.
Mais si la "vigilance" du gouvernement demeure, le profil des soutiens au mouvement interroge. Le mouvement se veut apolitique et indépendant des syndicats, pourtant, il est diffusé par d’anciens Gilets jaunes, comme Anaïs Albertini, ainsi que par des comptes d’extrême droite et de la fachosphère. Libération note que les 28 premiers abonnements du compte X du collectif incluent plusieurs figures de la sphère complotiste et identitaire, dont le site pro-Kremlin "Nice Provence info". Le salarié d’Enedis a déclaré à l’Humanité que le mouvement "accepte d’être soutenu par tout le monde quel que soit le parti". "Nous, on est en dehors de la politique. Tout ce qu’on veut, c’est se battre contre le plan de François Bayrou et rassembler tout le monde en dehors des divergences politiques." Pourtant, même si ce n’est pas leur intention, le mouvement n’échappe pas au risque de récupération politique. Cela pourrait en décourager certains de s’y engager, comme lors de la réunion du lundi 28 juillet où un militant RN, estimant que plusieurs membres avaient des idées "très à gauche", a préféré ne pas revenir à la suivante.
Reste à voir si la population choisira de se rallier à ce mouvement citoyen ou de suivre l’appel des syndicats. Alors qu’une pétition de sept organisations syndicales (CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU, SOLIDAIRES) tourne actuellement sur le site Change.org pour demander l’abandon des mesures prévues par François Bayrou, la secrétaire générale de la CFDT n’écarte pas l’idée d’une mobilisation à la rentrée, au micro de France Inter. Du côté de la CGT, Sophie Binet a appelé, dès le 16 juillet, à la "mobilisation" de "l’ensemble des travailleuses et des travailleurs choqués par ces annonces". Enfin, l’Union syndicale Solidaires a invité à "construire dès à présent les mobilisations à même de nous faire gagner", estimant qu’"il n’est pas question d’accepter ces régressions" dans un communiqué publié quelques heures après les annonces de François Bayrou.
– (24 matins)
Mobilisation nationale du 10 septembre 2025 : actions et rassemblements prévus partout en France
Mobilisation nationale du 10 septembre 2025 : actions et rassemblements prévus partout en France
Économie > Gouvernement > France
Par Morgan Fromentin, publié le 26 juillet 2025 à 22h00.
Économie
Image d’illustration. Manifestation
Image d’illustration. ManifestationADN
Plusieurs organisations appellent à une journée de mobilisation nationale le 10 septembre 2025. De nombreux blocages et manifestations sont annoncés partout en France, avec des rassemblements prévus dans les principales villes et sur divers axes stratégiques. (...)