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Burkina Faso : des voix se lèvent pour exiger la libération des personnes arbitrairement enlevées
#BurkinaFaso #enlevements
Article mis en ligne le 18 avril 2024

Depuis quelques mois, au Burkina Faso, des personnalités de l’opposition, des défenseurs des droits humains et des universitaires sont enlevés et sont détenues dans des lieux tenus secrets. Ces pratiques hors de toute procédure régulière sont en totale violation de la Constitution et des lois du Burkina Faso. Fin 2023, les victimes de cette répression recevaient des ordres de réquisition que le tribunal administratif de Ouagadougou avait réussi, pour partie, à faire suspendre [1]. Les réquisitions forcées se sont alors muées en arrestations menées par des individus en civil, encagoulés ou se présentant à visage découvert comme étant des éléments de Forces de sécurité intérieure.

Depuis quelques jours, des voix courageuses se lèvent pour dénoncer les dérives de la transition.
Le 27 mars, 11 organisations de la société civile burkinabé publient une importante déclaration [2] dans laquelle elles reviennent sur la terrible crise sécuritaire imposée par les attaques terroristes et rappellent leur soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) « qui, au prix d’énormes sacrifices, assurent la sécurité des Burkinabè ». Elles regrettent que dans ce contexte la cohésion nationale soit mise à mal par « la division systématique des Burkinabè en deux catégories : les « patriotes » et les « apatrides » » dans le but de stigmatiser puis réprimer les voix qui critiquent la gestion du pouvoir d’État. Elles appellent à ce que soit respecté l’état de droit et à « la libération sans délai ni condition de toute personne illégalement arrêtée et arbitrairement détenue au regard de la loi » (...)

Au niveau international un appel à solidarité a été lancé depuis la Belgique par le Comité pour l’Abolition des Dettes illégitimes (CADTM), organisation avec laquelle Rasmané Zinaba (une des personnes enlevée) a collaboré, notamment à l’occasion du Forum Social Mondial de Dakar en 2011. L’appel (en français, anglais, espagnol) intitulé « Où est Zinaba ? Où sont les militants burkinabè enlevés ? » peut être directement signé ici [4]. En quelques jours, il a recueilli le soutien d’organisations comme ATTAC France et Espagne, de personnalités politiques comme Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale française et de près de 300 citoyen.ne.s et représentant.e.s d’organisations d’Afrique (Burkina Faso, Sénégal, Togo, Mali, Niger, RDC, Maroc), d’Europe (Espagne, Portugal, Belgique, France, Angleterre), d’Amérique latine (Colombie, Brésil) et d’Asie (Pakistan, Inde).

Dans ce contexte, il est essentiel d’exprimer toute notre solidarité à celles et ceux qui se battent courageusement pour la libération des personnes arbitrairement enlevées, pour la paix et pour le respect des droits fondamentaux au Burkina Faso.