Alors que nous arrivons au 36e jour du shutdown, ce qui en fait le plus long de l’histoire américaine, la Nasa souffre de difficultés croissantes. Dans quel état retrouvera-t-on l’agence spatiale au terme de cette épreuve ?
(...) CNN révèle que depuis le début du shutdown commencé il y a désormais 37 jours, les bâtiments se vident. Des employés témoignent anonymement de leur crainte de voir leur emploi tout simplement supprimé à l’issue de cette fermeture administrative des services publics, le temps que les élus parviennent à un accord sur un vote du budget fédéral.
Des fermetures discrètes se multiplient
Lorsque le shutdown a débuté, les employés considérés comme non essentiels étaient appelés à vider leurs bureaux, avec pour consigne que tout ce qui resterait sur place pourrait être jeté ou vendu. Le tout officiellement dans un but de stabilisation de l’activité, afin de s’adapter aux conditions problématiques du shutdown. (...)
Mais ce pourrait aussi être une manière pour Donald Trump de profiter de la situation pour fermer discrètement une partie du centre qu’il jugeait déjà trop cher. En avril dernier, des mois avant le shutdown, il avait ainsi réclamé une réduction de 42 % des effectifs scientifiques du Goddard, ce qui avait été largement retoqué par le Sénat.
Malgré tout, l’inquiétude grandit, alors que près de la moitié de la trentaine de bâtiments composant le centre ont été fermés, avec parmi eux une centaine de laboratoires, sans certitude de les voir rouvrir un jour. Le porte-parole de la Nasa assure que « plusieurs scénarios sont envisagés », ce qui pourrait être une version plus en adéquation avec les volontés d’économie de Donald Trump.
Les employés ne savent donc pas s’ils retrouveront un jour leur travail, puisque cet arrêt temporaire correspond exactement à ce que Donald Trump visait lorsqu’il parlait de réduction d’effectifs, mais aussi de remise en cause des missions scientifiques.
L’avenir compromis, y compris sur le long terme
Si la fermeture se prolonge, cela pourrait grandement compromettre les lancements des missions à venir, notamment celle du télescope Nancy-Grace-Roman, actuellement programmé en 2027, mais aussi la mission Dragonfly à destination de Titan en 2028. Des projets en cours depuis des dizaines d’années pourraient ainsi être grandement retardés, si ce n’est complètement annulés.
La Nasa avait assuré que les équipes travaillant sur ces missions continueraient leur travail pendant le shutdown, mais la durée exceptionnelle de cette interruption fait peser le doute chez les employés. En clair, tout le monde craint que les velléités de coupes budgétaires brandies par le Président ne deviennent une réalité de fait avec le shutdown. (...)