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Mediapart
Chez Volkswagen, les salariés paient les erreurs de la direction
#volkswagen #licenciements #inegalites
Article mis en ligne le 4 novembre 2024
dernière modification le 3 novembre 2024

Mercredi 30 octobre, la direction du constructeur allemand a demandé une réduction de 10 % et un gel des salaires. Des fermetures d’usines et des licenciements massifs sont toujours sur la table.

Un an après avoir lancé un plan d’économies de 10 milliards d’euros, et quatre mois après avoir distribué 4,5 milliards d’euros à ses actionnaires, la direction du premier groupe automobile européen, Volkswagen (VW), a dénoncé l’accord sur la sécurité de l’emploi en vigueur depuis trente ans, valable pour 120 000 salarié·es. Elle leur demande 4 à 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires.

Une réunion de négociations s’est tenue mercredi 30 octobre, à Wolfsburg, après quelques semaines de forte inquiétude et de bruits de couloirs.

Deux jours plus tôt, Daniela Cavallo, patronne du comité central d’entreprise de Volkswagen, représentante du puissant syndicat IG Metall, avait révélé qu’il était question de fermer trois usines sur dix en Allemagne, de licenciements secs par dizaines de milliers, de la réduction des salaires de 10 à 18 %, de l’externalisation d’une partie de la fabrication de composants, etc.

Finalement, mercredi, on a appris que ce sont les salaires qui sont les premiers visés. (...)

Le bénéfice net de Volkswagen a chuté, au troisième trimestre, de 63,7 % entre juillet et fin septembre, plombé, entre autres, par la baisse des ventes en Chine, son premier marché. (...)

en 2023,le groupe allemand a vendu 770 000 voitures électriques, quand Tesla en a livré 1,8 million. Et la valeur boursière de l’américain dépasse 800 milliards d’euros, contre 46 milliards pour Volkswagen. « Les constructeurs allemands se sont reposés sur leurs lauriers et n’ont pas fait les bons choix sur une décennie 2010-2020 où ils ont pourtant engrangé d’importants bénéfices », décrypte Jens Südekum, professeur d’économie à Düsseldorf et membre du Groupe d’experts sur la transformation de l’industrie automobile. (...)

Si Volkswagen gagne toujours des sous avec ses modèles thermiques, l’électrique ne décolle pas. Les modèles sont encore trop chers pour le marché chinois, où les concurrents locaux dament le pion à Volkswagen sur le bas de gamme. (...)

Certains estiment aussi que l’attaque opérée ces derniers jours sur les salaires laisse apparaître la volonté de changer le modèle Volkswagen plus en profondeur, et de limiter l’influence du pôle « pro-salariés » représenté par l’actionnaire public qu’est le Land de Basse-Saxe, qui dispose d’un droit de veto sur les décisions industrielles, et par l’IG Metall.