
Alors que la pétition contre la loi Duplomb bat des records, un lobbyiste de la FNSEA a été nommé à la tête du cabinet de la porte-parole du gouvernement. Une arrogance qu’il faut faire regretter aux macronistes et à la droite en transformant l’indignation en mobilisation.
La pétition contre la loi Duplomb a dépassé lundi les deux millions de signataires. Pendant que le gouvernement cherchait à enfumer les opposants à cette loi qui sacrifie la santé et la biodiversité aux intérêts de l’agro-industrie, le directeur de la Com’ de la FNSEA, Xavier Jamet, faisait ses débuts dans son tout nouveau poste de directeur de cabinet auprès de Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement.
L’annonce de cette nomination a logiquement suscité l’indignation de collectifs et organisations mobilisées contre la loi Duplomb, élaborée sur la base des revendications de la FNSEA. « Cette nomination est une atteinte à la démocratie à l’heure où 2 millions de citoyennes et de citoyens ont signé une pétition exprimant leurs profondes inquiétudes et exigeant le respect du processus démocratique », a ainsi condamné auprès de Mediapart Fleur Breteau, fondatrice du collectif Cancer Colère. (...)
la nomination prouve une fois de plus la proximité du syndicat agro-industriel avec les politiciens macronistes et de droite. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, saisie le 1er juillet, n’a quant à elle vu « aucun soucis » dans cette nomination … « à condition que Xavier Jamet se tienne à l’écart de « tout sujet lié à l’agriculture », comme le relève Mediapart. Un comble, alors que Sophie Primas écume ces derniers jours les plateaux télé pour « réinformer » les opposants à la loi. (...)
Ces derniers jours, le gouvernement distille en effet des éléments de langage pseudo-scientifiques tout droit issus de la boite à outil de la FNSEA, entendant, entre autres, « réinformer » sur l’inocuité des pesticides 22 sociétés savantes, La ligue contre le cancer ou le CNRS écologie. Le lobbyiste du syndicat de l’agro-industrie, qui a travaillé dix ans auprès de Sophie Primas quand elle était sénatrice UMP puis LR, pourra ainsi poursuivre officiellement et pour le compte du gouvernement, le travail qu’il menait plus discrètement quand il était directeur des affaires publiques de la FNSEA. Il retrouvera également nombre de connaissances, à commencer par le sénateur Laurent Duplomb, qui donne son nom à la loi et qui n’est autre que l’ancien président FNSEA de la chambre d’agriculture de Haute-Loire, ou la dizaine de parlementaires de la commission mixte paritaire qui a statué sur la loi liés aux intérêts de l’agro-business.
Cette nomination est un signal particulièrement clair et obscène envoyé aux opposants toujours plus nombreux à la loi Duplomb (...)